Un an et un mois après leur mystérieuse disparition, le sort des activistes Oumar Sylla, plus connu sous le nom de Foniké Menguè, et de Mamadou Billo Bah demeure une énigme. Arrêtés dans la nuit du 9 juillet 2024 à Commandanyah, commune de Dixinn, leurs familles et l’opinion publique sont restées sans nouvelles, malgré la mobilisation nationale et internationale qui avait à l’époque mis la pression sur les autorités.
Le dossier s’est épaissi avec la disparition du journaliste Habib Marouane Camara le 5 décembre 2024, à Lambayi, dans les mêmes conditions.
L’incertitude planait sur leur sort, alors que le procureur général près la Cour d’Appel de Conakry, Fallou Doumbouya, avait fait une déclaration solennelle. Dans un communiqué qui se voulait rassurant, il avait affirmé qu’« aucun organe d’enquête n’a procédé à l’arrestation de Foniké Mengué, Billo Bah et autres personnes mentionnées. Aucun établissement pénitentiaire ne les détient ».
Le procureur avait même promis l’ouverture d’enquêtes pour « faire arrêter les ravisseurs et libérer les otages ».
Une promesse qui, un an plus tard, n’avait toujours pas été tenue, laissant l’opinion dans une confusion totale et un scepticisme grandissant.
C’est dans ce climat de doute et d’attente que Taliby Dabo, un responsable influent du RPG Arc-en-ciel, le parti de l’ancien président Alpha Condé, a fait des révélations aussi troublantes que spectaculaires.
Lors d’une conférence de presse ce week-end, il a brisé le silence qui entourait ces disparitions, avec un ton à la fois sûr et déroutant.
Avec un aplomb déconcertant, Taliby Dabo a révélé que Foniké Menguè, Billo Bah, le journaliste Habib Marouane Camara, et même un haut fonctionnaire de l’État, Saidou Maïga, sont toujours en vie. « Ces personnes dont vous parlez vivent très bien et mangent à leur faim. Ils suivent l’actualité comme vous et moi. Seulement, leur liberté est restreinte pour des raisons de sécurité nationale », a-t-il déclaré, ajoutant que les activistes seraient en lieu sûr pour leur propre protection.
Cette déclaration a l’effet d’une bombe dans le paysage médiatique et politique guinéen et une alerte pour l’opinion internationale.
Le courage de Taliby Dabo, qui se positionne comme un détenteur de la vérité, est une piste d’enquête inespérée pour la justice guinéenne. Le procureur général Fallou Doumbouya, qui avait autrefois promis de faire la lumière sur ces affaires, se retrouve maintenant au centre de toutes les attentions.
La déclaration de Taliby Dabo offre une occasion unique de résoudre ces cas de disparitions qui hantent le pays il y’a un an.
La question qui se pose est la suivante : qu’attend la justice pour interpeller Taliby Dabo et lui demander de révéler où ces citoyens sont gardés ?
La communauté nationale et internationale regarde avec attention la réaction des autorités.
Le ballon est désormais dans le camp de la justice guinéenne.
Les mots de Taliby Dabo ont soulevé le voile du mystère et offrent une chance de mettre fin à une longue période d’angoisse pour les familles des victimes et les militants des droits humains. La crédibilité des institutions judiciaires est en jeu. La justice répondra-t-elle à cette provocation ?