Immigration dite illégale : Wokisme identitaire nationaliste ou sectarisme frelaté (Par Goïkoya Kolié, juriste , Canada )

0
184

La Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies, adoptée en 1948 articles souligne l’importance de la liberté de mouvement et du droit de chercher asile pour les individus persécutés. Elle met en avant le droit à une nationalité et la protection contre la privation arbitraire de celle-ci.

 

Notre lecture de la Déclaration est l’effet qu’elle met l’emphase sur la persécution qui justifie l’asile et à notre avis, cette persécution peut être économique, politique, sociale, climatique, sécuritaire, sanitaire et alimentaire. Les articles 13, 14 et 15 de la Déclaration disposent du droit des personnes à circuler librement et à choisir une résidence à l’intérieur d’un État, à quitter tout pays y compris le sien et d’y retourner; devant la persécution, à chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays.

La Convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés est un document juridique clé qui définit les droits des réfugiés et les obligations des États pour assurer leur protection. La convention définit un réfugié comme une personne qui, en raison de craintes fondées de persécution pour des motifs de race, de religion, de nationalité, d’appartenance à un certain groupe social ou d’opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et ne peut ou ne veut pas, en raison de cette crainte, se réclamer de la protection de ce pays. Du point de vue des personnes exposées à l’immigration en raison de la pauvreté engendrée par le pillage de leurs ressources naturelles par des organisations étatiques mafieuses et des institutions financières internationales complices des multinationales elles-aussi mafieuse, elles ne peuvent êtres exclues de la protection de la Convention de Genève. Que le motif de l’exil forcé soit de la persécution politique, économique, climatique ou sanitaire, les requérants qui invoquent ces éléments doivent de notre point de vue bénéficier des protections offertes par la Déclaration et la Convention. Les États parties à la convention ont l’obligation de coopérer avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et de transposer les dispositions de la convention dans leur législation nationale.

La Déclaration universelle des droits de l’homme a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 10 décembre 1948 à Paris, au Palais de Chaillot. Il faut souligner que cette Déclaration est le génie de ceux-là dont les descendants sont aujourd’hui les pourfendeurs. Elle a été rédigée par un comité de rédaction de 18 membres présidé par Eleanor Roosevelt et les membres étaient originaires des États-Unis, de la France, du Liban, de la Chine, du Canada, du Chili, de l’Australie, l’URSS et du Royaume-Uni. Parmi les 58 États membres de l’ONU à l’époque, 48 ont adopté cette charte universelle. Aucun État ne s’est prononcé contre, mais huit se sont abstenus et deux n’ont pas pris part au vote. La Convention de Genève de 1951 a été adoptée le 28 juillet 1951 par une conférence de plénipotentiaires sur le statut des réfugiés et des apatrides convoquée par l’Organisation des Nations Unies. Cette convention a été ratifiée par 145 États membres des Nations Unies.

Les déclarations des Nations Unies, telles que la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, sont des documents non contraignants juridiquement. Elles servent de normes et de principes universels, mais elles n’ont pas de force juridique obligatoire. Cependant, elles sont censées exercer une forte influence morale et politique et sont supposées être utilisées comme référence dans les législations nationales et internationales. Les conventions des Nations Unies, telles que la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés, sont des traités internationaux juridiquement contraignants. Lorsqu’un État ratifie une convention, il s’engage à respecter et à mettre en œuvre les dispositions du traité dans sa législation nationale. Les conventions imposent des obligations légales aux États parties et peuvent être appliquées par les tribunaux nationaux et internationaux. Pendant que les déclarations servent de lignes directrices et de principes, les conventions ont une force juridique contraignante pour les États qui les ratifient. Cet encadrement des mouvements de personnes a lieu à la fin des grandes migrations et conquêtes coloniales européennes. Si au gré de leurs intérêts, de leur croyance chrétienne et leurs valeurs prétendument universelles les Européens avaient une sorte de « God-given right » ou droit divin de s’établir partout sur la planète, à partir de 1948, l’idée est de restreindre les mouvements futurs des populations en veille de leurs indépendances. Ce sont ses barrières qui sont aujourd’hui renforcées par les lois racistes des pays jadis esclavagistes, coloniaux et de nos jours impérialistes. Si autrefois les Européens se sont appuyés sur leur Dieu et les valeurs religieuses pour s’autoriser des missions dites fallacieusement d’évangélisation et de civilisation, aujourd’hui, ceux-ci s’opposent au rayonnement des valeurs qu’ils ont répandu pendant les 6 derniers siècles dans le monde. Les valeurs européennes du XIIIème siècle se résume notamment en une série de décisions papales. Le pape Nicolas V a émis plusieurs bulles papales qui ont eu un impact significatif sur la colonisation et l’esclavage des Africains par les Européens. En particulier, la bulle Romanus Pontifex de 1455 qui a accordé des droits étendus aux Européens pour conquérir et asservir les peuples non chrétiens. La bulle autorisait le roi du Portugal, Alphonse V, et ses successeurs à envahir, conquérir et soumettre tous les Sarrasins, païens et autres ennemis du Christ où qu’ils se trouvent. La bulle permettait également de réduire ces personnes en esclavage perpétuel, justifiant ainsi la traite négrière et l’exploitation des Africains. Les Européens étaient autorisés à s’approprier les biens, les terres et les possessions des peuples conquis. Ces bulles papales ont fourni une base légale et morale pour la colonisation et l’esclavage des Africains, et ont eu des conséquences durables sur l’histoire et les relations entre l’Europe et l’Afrique. C’est dans ces agressions historiques qu’il convient trouver les causes de l’immigration qui se déverse aujourd’hui sur l’Europe et l’Afrique, en ce qui concerne bien entendu, les expatriés Africains.

En Afrique et dans le reste du Sud global, dans toutes les contrées jadis explorées, conquises, colonisées, exploitées, pillées et extorquées par l’Europe, partout sur la planète où les langues européennes sont devenues officielles et les plus parlées, où la culture européenne s’est imposée, parfois au prix de génocides culturels, les populations sont hébétées par la virulence et les diatribes haineuses anti-immigration qui s’emparent des sociétés occidentales, y compris des partis politiques de gauche comme de droite. Pourquoi l’Occident a-t-il tort de craindre un supposé « grand remplacement » qu’il a lui-même imposé partout dans le monde au cours des six derniers siècles?

Les peuples qui ont été esclavagisés et colonisés par les Européens ont des raisons légitimes de demander reconnaissance et réparation pour les injustices subies, ce qui inclut notamment le droit de voyager librement partout en Occident comme bon leur semble. La colonisation, l’esclavage et le néocolonialisme, encore en cours aujourd’hui via la démocratie électorale financée par l’aide étrangère (USAID), manipulée par les ONG de George Soros, l’approbation de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), et l’instrumentalisation de l’ONU pour imposer un candidat pantin et bafouer le choix du peuple, comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire en 2011 où le président élu Laurent Gbagbo fut déporté à la Cour pénale internationale (CPI) et le perdant installé à la tête de l’État ivoirien pour céder les richesses du pays aux prédateurs coloniaux qui l’ont parrainé, sont autant d’exemples de politiques ayant des impacts durables sur les sociétés et les économies des pays appauvris. Il est compréhensible que ces peuples cherchent à obtenir une forme de justice historique et le droit de chercher bonheur et bien-être dans les pays qui extorquent leurs richesses.

Les peuples Européens jouissent d’une grande liberté de mouvement, souvent au détriment des populations locales. L’idée que les peuples anciennement colonisés devraient avoir un droit similaire de voyager et de s’installer en Occident est une perspective intéressante et soulève des questions sur l’équité et la réciprocité dans les relations internationales. Cependant, les Occidentaux prétendent à tort que leurs politiques racistes d’immigration sont motivées par des considérations économiques, politiques et sécuritaires, ce qui compliquerait la mise en œuvre de telles idées, au mépris de la reconnaissance des droits historiques et la promotion de la justice sociale qui doivent impérativement être abordés dans les discussions sur l’immigration et les relations internationales. L’histoire de la colonisation européenne est marquée par des actes de violence, d’exploitation, de domination, de génocides tant culturels qu’humains et de grand remplacement qui ont des conséquences profondes et durables sur les peuples colonisés. Les préoccupations économiques, politiques et sécuritaires des Européens lors de leurs invasions étaient souvent centrées sur leurs propres intérêts, sans considération pour les populations locales. Il est donc incompréhensible pour les victimes de comprendre le bien fondé des peurs qu’ils mettent aujourd’hui de l’avant pour se barricader et jouir seuls du butin de leur prédation coloniale.

Il est compréhensible que les peuples anciennement colonisés ressentent une profonde injustice face aux politiques d’immigration restrictives des pays occidentaux. Ces politiques reflètent une hypocrisie, étant donné es ‘idéologies coloniales basées sur des notions de supériorité raciale et culturelle, qui ont été utilisées pour justifier la domination et l’exploitation des peuples colonisés. Ces idéologies ont laissé des traces durables dans les relations internationales et les politiques contemporaines. Il est essentiel de reconnaître ces injustices historiques et de travailler vers des politiques plus équitables et inclusives qui tiennent compte des droits et des aspirations des peuples anciennement colonisés. La reconnaissance de l’histoire et la promotion de la justice sociale sont des étapes importantes pour construire un avenir plus juste et équitable.

Les pratiques esclavagistes et coloniales ont laissé des séquelles profondes dans les relations entre l’Occident et les pays d’Afrique et d’autres régions du monde. Ces relations sont marquées par des inégalités économiques et sociales qui perdurent aujourd’hui, ce qui permet d’établir un lien de causalité entre la pauvreté sciemment organisée et l’immigration économique dite illégale. Les politiques néocoloniales, qui continuent de favoriser l’exploitation des ressources sans un réel bénéfice pour les populations locales, exacerbent encore ces tensions. Les entreprises occidentales, soutenues par leurs gouvernements, continuent de tirer profit des ressources naturelles des pays africains, contribuant à des conditions de vie difficiles pour les populations locales. Cela crée des situations où les gens se voient contraints de chercher de meilleures opportunités ailleurs, notamment en Europe et en Amérique du Nord. Le bras de fer qui oppose actuellement le Mali à la société canadienne Barrick Gold est un exemple concret du rôle nuisible que jouent les entreprises étrangères en Afrique et ses conséquences sur l’immigration. Le Mali, quatrième plus grand producteur d’or en Afrique détient environ 30% des parts dans tous les contrats miniers signés avec les entreprises étrangères, y compris ceux avec Barrick Gold. Le bras de fer est principalement dû à des différends fiscaux et à des questions de souveraineté sur les ressources naturelles. Le gouvernement malien a ordonné la saisie des stocks d’or du complexe de Loulo-Gounkoto, l’un des plus importants sites aurifères au monde. Cette mesure vise à exercer une pression sur Barrick Gold pour qu’elle débloque les stocks sous peine de suspension des opérations. Le Malien réclame des arriérés d’impôts considérables à Barrick Gold, estimés à environ 199 millions de dollars.

Le différend fiscal découle principalement des modifications apportées au code minier du Mali en 2023. Il faut souligner qu’avant les modifications promulguées en en août 2023, la part du Mali dans tous les contrats miniers était de 20%. Ce nouveau code augmente la part des revenus miniers revenant à l’État et supprime certaines exemptions fiscales dont bénéficiaient auparavant les sociétés minières. La somme de 199 millions de dollars est inférieure à une précédente demande de près de 500 millions de dollars pour non-paiement d’impôts. Barrick Gold a contesté ces réclamations, affirmant qu’elles ne sont pas justifiées, et a suspendu temporairement ses opérations au Mali en réponse à la saisie de près de trois tonnes d’or par le gouvernement malien. Avant les modifications apportées au code minier malien en 2023, Barrick Gold et d’autres compagnies étrangères bénéficiaient de plusieurs exemptions fiscales. Pour attirer investissements étrangers dans l’exploitation de leurs ressources naturelles et sur instigations des institutions financières dont sont originaires les-mêmes investisseurs, les pays africains sont contraints de prévoir de généreuses clauses d’exemptions qui permettent aux entreprises étrangères de s’enrichir sur le dos des populations en plus de bénéficier déjà de 70 à 80% part des ressources exploitées. Pour le cas spécifique du Mali, les compagnies minières étaient exemptées de certains impôts et taxes, ce qui réduisait considérablement leur charge fiscale. Les équipements et les matériaux importés pour les opérations minières étaient souvent exemptés de droits de douane, ce qui réduisait les coûts d’importation. Les contrats miniers incluaient souvent des clauses de stabilité fiscale, garantissant que les conditions fiscales ne changeraient pas pendant une période déterminée, même si les lois fiscales du pays étaient modifiées. Les compagnies minières bénéficiaient parfois de réductions sur les redevances à payer à l’État pour l’exploitation des ressources naturelles. C’est à l’ensemble de ces mesures d’appauvrissement et de vol dans la transparence délibérément organisé que l’administration du président Goïta a dénoncé et démantelé au Mali. La situation s’est compliquée avec l’inculpation et la détention de plusieurs employés de Barrick Gold, accusés de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Ces actions judiciaires renforcent le climat de défiance entre les deux parties. Cette politique de fermeté envoie un signal fort aux investisseurs étrangers, les obligeant à s’adapter à de nouvelles règles du jeu qui privilégient les intérêts nationaux. La part réduite des pays africains dans ces projets limite leurs capacités à investir dans des infrastructures, des services sociaux et d’autres secteurs économiques et sanitaires. Cela contribue considérablement à maintenir des niveaux élevés de pauvreté et d’inégalités. Il est indéniable de voir un lien étroit entre l’exploitation des ressources naturelles africaines par des compagnies étrangères et les dynamiques migratoires. Les conditions économiques difficiles et le manque d’opportunités dans les pays d’origine poussent les populations à migrer vers d’autres régions, souvent en quête de meilleures conditions de vie et d’opportunités économiques. Il est crucial de prendre en compte ces différents facteurs et de travailler vers des solutions qui favorisent une répartition plus équitable des bénéfices issus de l’exploitation des ressources naturelles, tout en reconnaissant les responsabilités historiques et en promouvant la justice économique et sociale. Les politiques économiques et les interventions étrangères ont souvent conduit à des situations de pauvreté et d’instabilité, forçant de nombreuses personnes à migrer en quête de meilleures opportunités.

 

Dans de nombreux pays occidentaux, l’immigration est aujourd’hui perçue comme une menace à l’identité nationale, à l’économie et à la sécurité. Cette perception est délibérément alimentée par des discours politiques et médiatiques qui stigmatisent les immigrants, les présentant comme responsables de divers problèmes sociaux ou économiques. Les politiques d’immigration en Europe et en Amérique du Nord sont de nos jours très restrictives et punitives, ce qui renforce les sentiments négatifs envers les immigrants. Les débats sur l’immigration sont souvent simplifiés, omettant de prendre en compte les causes profondes qui poussent les gens à fuir leur pays d’origine. La haine et/ou l’hostilité envers les immigrants n’est autre que le reflet de préjugés raciaux et culturels. Ces sentiments sont exacerbés par des crises économiques, des peurs concernant la perte d’emplois, ou des tensions sociales, conduisant à des comportements xénophobe. Il est important de reconnaître que la question de l’immigration ne peut être réduite à une simple dichotomie entre « eux » et « nous ». Les pays d’accueil ont aussi une responsabilité dans la manière dont ils traitent les immigrants et dans les politiques qu’ils adoptent. Une meilleure compréhension des causes réelles de l’immigration et une approche plus humaine pourraient aider à réduire les tensions. La haine envers les immigrants en Occident est aussi le résultat d’une combinaison de facteurs historiques, économiques, culturels et politiques. Pour avancer vers des solutions durables, il est inéluctable d’aborder ces questions avec empathie et une volonté d’agir sur les racines des problèmes d’autant plus qu’à l’époque des immigrations de masses des Européens vers l’Afrique, l’Amérique, l’Asie et l’Océanie, l’européen a beau se convaincre agir en bon chrétien chargé d’une mission de « civilisation et d’évangélisation » il n’en demeure moins qu’il constituait yeux des populations locales de ses conquêtes, une menace pour leur sécurité, leur équilibre social, leur culture, leurs langues et leurs valeurs traditionnelles ancestrales.

La peur de l’immigrant non-blanc

La haine et la peur de l’immigration dans les sociétés occidentales s’explique par plusieurs facteurs. Beaucoup de gens ne sont pas pleinement conscients de l’histoire coloniale et de ses conséquences. Cette ignorance conduit à des perceptions erronées et à des préjugés. Les pays jadis esclavagistes et colonisateurs opposent une résistance féroce à l’enseignement des crimes de leurs ancêtres, pour dit-on éviter de culpabiliser les descendants et bénéficiaires. Les politiciens tels Donald Trump, J D. Vance, Marine Le Pen, Alice Weidel, etc., exploitent les peurs et les insécurités pour gagner du soutien, en utilisant l’immigration comme bouc émissaire pour divers problèmes sociaux et économiques. Les médias jouent un rôle crucial dans la formation des opinions publiques. Leurs représentations négatives et stéréotypées des immigrants alimentent la peur et la haine. Dans les périodes de difficultés économiques, les immigrants sont souvent perçus comme des concurrents pour les emplois et les ressources, ce qui vient exacerber les tensions. La peur de perdre une identité culturelle ou nationale joue également un rôle dans la résistance à l’immigration. Il est essentiel de reconnaître que les politiques et les actions des pays occidentaux ont contribué à créer les conditions qui poussent les gens à migrer. Une approche plus juste et équitable consisterait à reconnaître cette responsabilité historique et à travailler vers des solutions qui respectent les droits et la dignité des migrants.

La contradiction apparente entre les positions anti-immigration de certains politiciens et leurs relations personnelles avec des personnes issues de l’immigration est absolument déroutante. Certains politiciens adoptent des positions anti-immigration pour des raisons électorales, même si leurs actions personnelles ne reflètent pas ces positions. Ils exploitent les peurs et les préjugés pour gagner des voix, tout en menant une vie personnelle qui contredit leurs discours publics. C’est le cas du président Trump qui multiplie les épouses issues de l’immigration. C’est également le cas de son Vice-président JD. Vance dont l’épouse Usha Bala Chilukiri est née de parents originaires d’Inde, alors que la conjointe de la nouvelle raciste en chef de l’Allemagne est originaire du Sri Lanka. La question de la haine anti-immigration, en particulier dans le contexte des dirigeants politiques qui ont des relations personnelles avec des personnes issues de l’immigration souligne des paradoxes au sein de la psychologie humaine, des dynamiques sociales et des structures de pouvoir. Les individus peuvent avoir des opinions et des comportements qui semblent contradictoires. Un politicien peut avoir des relations personnelles avec des immigrants tout en adoptant des positions anti-immigration. Cela peut refléter une dissociation entre la vie personnelle et les convictions politiques, souvent motivée par des intérêts électoraux, des pressions de groupe ou des convictions idéologiques. Pour de nombreux politiciens Occidentaux, l’immigration représente un outil politique pour mobiliser des bases électorales. La rhétorique anti-immigration est employée pour renforcer des identités nationales ou ethniques, en jouant sur des peurs économiques, culturelles ou sécuritaires. Dans ce cas, les relations personnelles ne remettent pas en question les stratégies politiques. La haine anti-immigration est teintée de racisme, qui se manifeste de manière différente selon les contextes. Les immigrés issus de l’Afrique et d’autres régions non blanches sont souvent perçus à travers des stéréotypes négatifs, ce qui renforce les attitudes hostiles. Cela est lié à des notions historiques de supériorité raciale qui persistent dans certaines cultures. Les relations sexuelles entre des personnes de différentes origines peuvent être interprétées de diverses manières. Dans certains cas, elles peuvent refléter une dynamique de pouvoir où l’individu en position de pouvoir exerce une forme de contrôle. Cela rappelle des dynamiques historiques d’esclavage où l’exploitation sexuelle était courante. Les opinions anti-immigration peuvent également être liées à des valeurs culturelles profondément ancrées. Certaines personnes peuvent ressentir que l’immigration menace leurs traditions, leurs valeurs ou leur mode de vie, et cela peut alimenter des sentiments hostiles, indépendamment des relations personnelles. La psychologie humaine est complexe. Les gens peuvent éprouver des sentiments de haine ou de peur envers des groupes perçus comme « autres » tout en ayant des relations personnelles avec des individus de ces mêmes groupes. Cela peut être le résultat de biais cognitifs, d’influence sociale ou de conditionnements culturels. La haine anti-immigration est souvent le reflet de dynamiques sociales, culturelles et politiques plus larges. Les relations personnelles de certains politiciens avec des immigrants peuvent sembler contradictoires, mais elles ne remettent pas en cause les structures de pouvoir et les discours qui alimentent la xénophobie et le racisme. Pour lutter contre ces attitudes, il est essentiel de promouvoir des récits plus inclusifs et de remettre en question les préjugés qui sous-tendent ces sentiments.

Donald Trump ou l’incarnation du nationalisme défroqué

Les envolées lyriques, à la fois amusantes, puériles offensantes et insensées de Donald Trump sur l’immigration dite illégale s’ajoutent à la recrudescence d’une concaténation de discours haineux décomplexés sur lesquels les politiciens de tous bords s’appuient dans les sociétés occidentales pour séduire un électorat conditionné à pointer du doigt les expatriés originaires du tiers monde, perçus comme voleurs d’emplois, de privilèges et de bonheur. C’est une véritable culture xénophobe qui semble s’emparer d’une importante partie des populations et des politiciens souvent insoupçonnés, telle la nouvelle leader de l’AFD en Allemagne. Initialement intéressée par la politique pour prôner la sortie de son pays de l’Union européenne, Alice Weidel, comprend très vite que la recette gagnante est cette fibre anti-immigrant, cette phobie de l’étranger contre un supposé grand remplacement qui pèserait sur un Occident franchement en crise de croissance de natalité et de démographie. Donald Trump a promis, dans le cadre de sa campagne présidentielle de 2024, qu’il expulserait des millions d’immigrants en situation irrégulière s’il était réélu président des États-Unis. Lors de ses discours de campagne, il a réitéré son engagement à mener une politique d’immigration stricte et à augmenter les expulsions des personnes vivant illégalement aux États-Unis. Ce thème est similaire à celui qu’il avait déjà abordé en 2016, avec des promesses de « renvoyer des millions d’immigrants » et de renforcer la sécurité aux frontières, notamment par la construction d’un mur à la frontière sud avec le Mexique. Le candidat Trump insistait sur la nécessité de renforcer les lois sur l’immigration, de construire davantage de murs et de clôtures, et de mettre en œuvre des expulsions massives; en soulignant qu’il s’attaquerait à ce qu’il considère comme une « invasion » de migrants illégaux, particulièrement ceux en provenance d’Amérique centrale et d’autres régions. Sa rhétorique sur ce sujet reste radicale et très présente dans ses discours, où il appelait à « restaurer la souveraineté nationale » en combattant l’immigration illégale. Il n’est pas futile de se rappeler que, même en 2016, bien que Trump ait mis en œuvre des politiques d’immigration sévères (notamment en tentant de durcir les contrôles et en tentant d’expulser des milliers de migrants), les expulsions massives de millions de personnes n’ont pas été réalisées dans leur totalité. La mise en œuvre de telles mesures serait extrêmement complexe, coûteuse et juridiquement difficile à appliquer à grande échelle, notamment en raison des nombreuses protections juridiques pour certains groupes d’immigrants, de la résistance de certains États et juridictions, et des défis logistiques posés par une telle opération de masse.

En 2024, bien que les promesses restent similaires à celles de 2016, il est important de considérer que, comme dans la précédente administration, il est peu probable que Trump puisse, ou souhaite même réellement, mettre en œuvre une expulsion de masse à la hauteur de ce qu’il décrit. L’expulsion de millions d’immigrants en situation irrégulière impliquerait des obstacles considérables, y compris des complications juridiques, des coûts financiers énormes, et une pression sur les institutions et les services publics des États-Unis. Il est probable que, tout comme en 2016, la promesse de Trump en 2024 relève en grande partie de la rhétorique électorale destinée à galvaniser son électorat, notamment les électeurs nationalistes et anti-immigration. L’objectif étant de renforcer sa base, en particulier dans les États où la question de l’immigration demeure un sujet clé. Cette promesse vise également à se différencier de ses adversaires, notamment sur des questions liées à la souveraineté nationale et à la sécurité des frontières. Bien que Trump puisse essayer de renforcer ses politiques d’immigration, les promesses spectaculaires d’expulsion massive doivent être prises avec précaution. Comme en 2016, elles faisaient partie d’une stratégie électorale plus qu’une politique réalisable dans son intégralité. L’ampleur des expulsions qu’il proposait semblait davantage destinée à mobiliser son électorat qu’à être mise en œuvre concrètement dans toute sa force, en dénote d’ailleurs le raz-de-marée électoral. De plus, les défis pratiques, légaux et humanitaires rendent peu probable une exécution à grande échelle de telles mesures. Que ce soit aux États-Unis, au Canada, en Allemagne, en France et partout en Occident, les promesses électorales d’expulser des millions d’immigrants dits illégaux doivent êtres contenus dans un contexte particulier comme une tactique électorale forte pour séduire une partie de l’électorat. Il est plus probable que ces déclarations soient avant tout destinées à mobiliser les électeurs nationalistes et anti-immigration, et à marquer une distinction claire par rapport à l’opposition classique.

Il convient d’ailleurs de rappeler que pendant sa campagne présidentielle de 2016, Donald Trump a fait une promesse très médiatisée concernant l’expulsion de millions d’immigrants illégaux aux États-Unis. Il a déclaré qu’il mettrait en place une politique stricte d’expulsion, évoquant l’idée de renvoyer « des millions de personnes » en situation irrégulière, notamment des personnes issues de communautés latino-américaines et autres populations migrantes. Cette promesse a été un élément central de son discours, particulièrement auprès de l’électorat nationaliste et anti-immigration. Il a également promis la construction d’un mur à la frontière sud des États-Unis avec le Mexique, pour empêcher l’immigration qualifiée d’illégale. L’objectif affiché était de « protéger les travailleurs américains » et de « réduire la criminalité » associée, selon lui, à l’immigration illégale. Après son élection en 2016, l’administration Trump a effectivement mis en place plusieurs mesures destinées à restreindre l’immigration illégale. Il a signé des décrets pour renforcer la sécurité des frontières, pour réduire les protections des immigrés sans papiers (comme la fin du programme DACA pour les « Dreamers ») et pour multiplier les expulsions, notamment via des arrestations de travailleurs sans papiers dans des entreprises et des contrôles plus stricts dans les zones urbaines et sur les lieux de travail. Cependant, malgré l’intensification de ces mesures, il n’a pas été possible d’expulser les millions de personnes qu’il avait initialement promises. Les États-Unis comptent environ 11 millions de personnes en situation irrégulière, et expulser un si grand nombre aurait présenté des obstacles logistiques, juridiques et humains majeurs. En outre, bien que Trump ait mis l’accent sur les expulsions des personnes ayant des antécédents criminels, le processus d’expulsion de masse était irréaliste dans la pratique. De nombreux analystes estiment que les promesses électorales anti-immigrantes font partie de la rhétorique populiste, destinée à susciter une réaction émotionnelle forte et à polariser le débat sur l’immigration. Ces promesse de « renvoyer des millions d’immigrants », de durcir les lois sur l’immigration restent un stratagème et une manière pour de nombreux politiciens en Occident de se présenter comme un champion de la lutte contre l’immigration illégale et de se différencier de leurs adversaires politiques. En termes de bilan de son premier mandat, même si le président Donald Trump avait réussi à mettre en place des mesures sévères en matière d’immigration, il n’a pas été en mesure d’exécuter cette promesse de manière aussi drastique et radicale qu’il l’avait suggéré durant sa campagne. Le manque de ressources, les obstacles juridiques et la résistance d’une partie de la population et de certaines juridictions locales ont limité l’ampleur de ses actions. Ainsi, on peut conclure que cette promesse, bien qu’elle reflétait une partie de son programme politique, elle était aussi une tactique électorale visant à mobiliser ses bases et à polariser le débat sur l’immigration, plutôt qu’une menace qu’il aurait véritablement pu ou souhaité mettre à exécution dans toute sa portée. Redevenu président à partir de janvier 2025, Donald Trump envisage d’expulser environ 11 millions d’immigrants en situation irrégulière aux États-Unis. Cependant, la mise en œuvre de cette promesse est complexe et soulève plusieurs défis. Trump prévoit d’utiliser des mesures telles que la Loi sur les ennemis étrangers (Alien Enemies Act) pour faciliter les expulsions. Par contre, cette loi ne peut être utilisée qu’en cas de guerre déclarée ou lorsqu’un gouvernement étranger menace le territoire américain. De plus, les ressources nécessaires pour expulser un si grand nombre de personnes sont considérables, et il y a un manque d’agents fédéraux d’immigration pour mener à bien cette tâche. En tant que président, Donald Trump assume les pouvoirs de l’exécutif américain, il peut diriger les agences fédérales comme l’U.S. Immigration and Customs Enforcement (ICE) et le Department of Homeland Security (DHS) pour intensifier les déportations. Il peut également signer des décrets pour renforcer les politiques migratoires.

Bref aperçu non exhaustif de l’état du droit américain en matière d’expulsion

Les juges fédéraux et le système de justice américaine peuvent jouer un rôle crucial dans la limitation des expulsions massives d’immigrants. Les décisions d’expulsion doivent passer par les tribunaux d’immigration, et les juges peuvent contester ou bloquer certaines mesures. De plus, des actions en justice peuvent être intentées pour contester la légalité des décrets présidentiels et des politiques d’expulsion. Le système judiciaire américain peut donc bloquer les politiques migratoires jugées inconstitutionnelles ou illégales. Par exemple, pendant sa première présidence, plusieurs mesures de Trump (comme l’interdiction des voyages en provenance de certains pays musulmans) ont été suspendues par des juges fédéraux. Les immigrants, même sans papiers, ont des droits protégés par la Constitution, notamment le droit à un procès équitable. Les expulsions massives pourraient être contestées en justice pour violation de ces droits. Chaque cas d’expulsion doit suivre des procédures légales spécifiques, ce qui ralentit considérablement le processus. Bien que M. Trump ait le pouvoir de renforcer les déportations, une expulsion massive de 11 millions d’immigrants est peu réaliste en raison des obstacles juridiques, pratiques et politiques. Le système judiciaire américain, en particulier, joue un rôle déterminant pour empêcher les mesures jugées excessives ou inconstitutionnelles. Il est possible qu’une bataille judiciaire ralentisse les multiples formes d’expulsion. Les expulsions formelles (removals), sont des expulsions qui résultent d’une décision d’un juge de l’immigration. Elles peuvent être le résultat de diverses infractions, comme le non-respect des conditions de séjour ou des crimes. Les renvois (returns), qui porte sur des cas où des immigrants sont renvoyés dans leur pays d’origine sans passer par une audience judiciaire. Cela peut se produire pour des personnes qui entrent illégalement aux États-Unis et qui sont interceptées à la frontière. Les procédures d’expulsion accélérée (expedited removals), sont utilisées pour les immigrants qui ont récemment traversé la frontière sans documents. Elles permettent une expulsion rapide sans audience devant un juge, généralement dans un délai de 14 jours. Les expulsions liées à des infractions criminelles. Certaines expulsions sont le résultat de condamnations pénales, où un immigrant est expulsé après avoir purgé une peine de prison. Les expulsions pour violation des conditions d’immigration, cela inclut les personnes qui dépassent la durée de leur visa ou qui ne respectent pas les conditions de leur statut d’immigration. Ces catégories reflètent la diversité des raisons pour lesquelles des immigrants peuvent être expulsés des États-Unis et les différentes procédures qui peuvent être appliquées. Les chiffres totaux tiennent compte de toutes ces situations.

Les critères qui déterminent le type d’expulsion d’un immigrant aux États-Unis varient en fonction de plusieurs facteurs, notamment le statut migratoire, la nature de l’infraction, et les circonstances individuelles. Parmi les principaux critères, nous pouvons citer entre autre : L’Entrée illégale, les personnes qui entrent aux États-Unis sans autorisation peuvent être soumises à des procédures de renvoi ou d’expulsion accélérée; Les Visas expirés, les immigrants qui ont un visa mais qui dépassent la durée autorisée peuvent également être expulsés; Les Infractions criminelles, les immigrants condamnés pour crimes graves (comme les délits de drogue, la violence, etc.) peuvent être soumis à des expulsions formelles; les Infractions administratives, les violations des lois sur l’immigration, comme travailler sans autorisation, peuvent entraîner des expulsions; La Durée de séjour aux États-Unis, les personnes qui ont vécu aux États-Unis pendant une longue période peuvent avoir accès à des voies de défense contre l’expulsion, comme des demandes de statut de résident permanent ou d’asile; L’ICE (Immigration and Customs Enforcement), peut émettre des ordres d’expulsion pour des individus qui ne respectent pas les lois sur l’immigration. Cela peut inclure des cas où l’individu n’a pas présenté de demande de statut légal après avoir été informé de son inéligibilité; Les Expulsions pour motifs de sécurité nationale ou de menaces à l’ordre public, les immigrants qui sont considérés comme une menace pour la sécurité nationale ou qui ont des antécédents de comportements menaçants peuvent être expulsés sur cette base. Chaque type d’expulsion est soumis à des procédures spécifiques et des droits d’appel, et les circonstances individuelles de chaque cas peuvent influencer la manière dont l’expulsion est traitée. Des facteurs tels que l’âge, la santé, les liens familiaux aux États-Unis, et d’autres circonstances atténuantes peuvent influencer la décision de renvoi ou d’expulsion.

 

Contester une expulsion aux États-Unis peut être un processus complexe, mais il existe plusieurs voies que les immigrants peuvent explorer pour contester leur expulsion ou leur ordre de renvoi. Engager un avocat spécialisé en immigration est une option à envisager.  Il est fortement recommandé de consulter un avocat expérimenté en droit de l’immigration. Un avocat peut aider à naviguer dans le système juridique et à élaborer une stratégie de défense appropriée. Demander une audience devant un juge de l’immigration. Lorsqu’une expulsion est ordonnée, l’individu a généralement le droit de demander une audience devant un juge de l’immigration. Cela permet de contester les motifs de l’expulsion et de présenter des preuves en faveur de son statut. Si un juge de l’immigration décide d’ordonner l’expulsion, l’individu peut faire appel de cette décision auprès de la Cour d’appel des États-Unis pour le circuit dans lequel l’audience a eu lieu. Il est crucial de respecter les délais d’appel, qui sont généralement très courts (souvent 30 jours).

 

Selon les circonstances, l’individu peut être éligible à certaines formes de protection contre l’expulsion, telles que l’Asile : si l’individu craint des persécutions dans son pays d’origine pour des raisons de race, de religion, de nationalité, d’appartenance à un certain groupe social ou d’opinion politique. Le Status de protection temporaire (TPS) est aussi prévu pour les personnes originaires de pays désignés en raison de conflits armés ou de catastrophes naturelles. Dans certains cas, il est possible de demander une suspension de l’expulsion pour des raisons humanitaires ou en raison de la présence de liens familiaux aux États-Unis. Dans certaines situations, il est possible de demander que l’affaire soit rouverte si de nouvelles preuves ou des circonstances changeantes justifient une réévaluation de la décision d’expulsion. Dans d’autres cas, un immigrant peut demander une renonciation à des motifs spécifiques d’expulsion, comme des infractions criminelles ou des violations de statut, si cela est justifié par des circonstances atténuantes. Chaque situation étant unique, il est important de consulter un avocat pour déterminer la meilleure approche en fonction des circonstances individuelles.

 

Échos favorables en Occident

L’adhésion, ou du moins l’écho favorable, aux politiques anti-immigration de Donald Trump dans certains pays d’Europe de l’Ouest, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande, malgré leur réputation factice de respecter les droits de l’homme et le droit international, peut être expliquée par une combinaison de facteurs sociaux, économiques, politiques et médiatiques. Bien que ces pays aient des traditions démocratiques solides et un attachement aux principes des droits humains, plusieurs éléments expliquent pourquoi certains segments de la population, ainsi que des figures politiques, trouvent des résonances dans les messages de Trump. La crise de l’identité nationale et peur du changement démographique donne de la voix aux théories conspirationnistes du « grand remplacement ». Les politiques de Trump s’adressent souvent aux peurs et préoccupations liées à l’identité nationale. Dans de nombreux pays d’Europe de l’Ouest, ainsi qu’en Australie, au Canada et en Nouvelle-Zélande, des inquiétudes sont exprimées quant à la manière dont l’immigration, notamment en provenance de régions musulmanes ou d’Afrique, pourrait transformer la culture, les valeurs et les modes de vie traditionnels. Ces préoccupations se manifestent dans des discours autour de la « protection de l’identité nationale », de la « préservation de la culture » et d’une résistance au multiculturalisme, qui sont au cœur des discours populistes anti-immigration. Dans ce contexte, les promesses de Trump de limiter l’immigration et de mettre en place des politiques strictes trouvent un écho auprès de personnes préoccupées par ce qu’ils perçoivent comme une perte de contrôle sur les flux migratoires et un changement rapide de la composition démographique. Cette peur du « grand remplacement » ou de l’érosion de l’homogénéité culturelle alimente souvent le soutien à des politiques restrictives, même dans des pays réputés pour leur ouverture.

L’impact des crises migratoires récentes achève de convaincre les plus sceptiques. Des événements comme la crise migratoire en Europe en 2015, les flux massifs de réfugiés et de migrants venus du Moyen-Orient, d’Afrique, et plus récemment d’Afghanistan et d’Ukraine, ont exacerbé les tensions concernant l’immigration dans plusieurs pays d’Occident. Dans certains cas, ces crises ont renforcé les messages populistes anti-immigration, qui dénoncent la « perte de contrôle » des frontières et l’incapacité des gouvernements à gérer les flux migratoires. Même dans des pays avec des traditions démocratiques solides, cette inquiétude a conduit à un renforcement de la politique de « protection des frontières ». Par exemple, certains partis politiques populistes en Europe tel le Front National de Marine Le Pen en France, Reconquête du cabotin des médias appartenant à des oligarques français qui prospèrent de l’indigence des Africain, Éric Zemmour ou l’AFD de Mme Weidel en Allemagne, exploitent la peur de l’immigration régulière et irrégulière ou du terrorisme, pour souligner l’importance de politiques plus strictes. En Australie, la politique de « zero tolerance » envers les migrants sans papiers et la gestion des centres de détention off-shore a également trouvé un soutien parmi ceux qui voient ces politiques comme des moyens de maintenir la sécurité nationale et de préserver le modèle social.

La montée du populisme identitaire nationaliste n’est plus l’apanage des seuls partis d’extrême droite. Il existe une forte montée des partis populistes et d’extrême droite dans de nombreux pays occidentaux, qui exploitent les inquiétudes liées à l’immigration pour gagner des électeurs. En Europe, des partis comme le Rassemblement National en France, le Parti de la Liberté aux Pays-Bas, le Parti de l’Indépendance du Royaume-Uni (UKIP), et la Ligue en Italie ont prospéré en partie grâce à des discours anti-immigration. En Australie, des figures comme Pauline Hanson ont porté des politiques similaires. Ces partis adoptent souvent une rhétorique proche de celle de Trump, en présentant l’immigration comme une menace à la sécurité, à l’économie et aux valeurs sociales des nations. En ce sens, l’idéologie populiste qui anime ces groupes se nourrit directement de la rhétorique de Trump, qui est perçue comme un modèle de résistance à l’establishment politique et aux élites libérales, particulièrement dans les domaines de l’immigration et de la souveraineté nationale. Pire encore, En France, il existe des cas où des partis politiques de gauche et d’extrême gauche rejoignent ceux d’extrême droite sur la question de l’immigration dite illégale. Par exemple, certains membres du Parti communiste français (PCF) et de La France Insoumise (LFI) ont exprimé des préoccupations similaires à celles de l’extrême droite concernant l’immigration illégale. Les arguments spécieux avancés par ces partis incluent souvent des préoccupations économiques et sociales, telles que la pression sur les services publics, le marché du travail et le logement. Ils soulignent également la nécessité de protéger les travailleurs locaux et de garantir des conditions de vie décentes pour tous. En ce qui concerne le traitement différencié des immigrants non-blancs par rapport aux Ukrainiens aux yeux bleus, le racisme et les biais médiatiques dans la couverture des réfugiés ukrainiens n’a de cesse de choquer. Les médias occidentaux ont été accusés de présenter les réfugiés ukrainiens comme plus « civilisés » et « proches » des Européens, tandis que les réfugiés provenant de régions comme le Moyen-Orient et l’Afrique sont souvent perçus de manière négative. Ces biais viennent influencer les perceptions publiques et les politiques d’immigration, créant une discrimination basée sur la race et l’origine ethnique.

Il y a aujourd’hui un sentiment d’angoisse économique et inégalités croissantes dans les pays riches. La mondialisation a entraîné dans de nombreux pays une croissance des inégalités économiques, une pression accrue sur les systèmes sociaux et un sentiment d’abandon parmi certaines populations locales, en particulier dans les régions plus déprimées économiquement. Des groupes qui se sentent économiquement et socialement laissés pour compte ont un sentiment de concurrence accrue pour les emplois, les logements, et les services publics. La présence d’immigrants est alors perçue comme un facteur exacerbant ces tensions, car certains estiment que les migrants bénéficient des aides sociales au détriment des citoyens natifs. Les politiques anti-immigrations de Trump, qui font la promesse de « protéger les travailleurs américains », trouvent un écho similaire auprès de ceux qui pensent que l’immigration est un fardeau économique. La crainte de la perte d’emplois, des salaires stagnants et des tensions sociales peut rendre les propositions de Trump séduisantes, car elles offrent une solution simple à des problèmes complexes. Influence des médias sociaux et des discours populistes transnationaux n’est pas du reste. Les réseaux sociaux ont facilité la diffusion de messages populistes et anti-immigration à l’échelle mondiale. Donald Trump, comme d’autres leaders populistes, utilise efficacement ces plateformes pour diffuser ses idées et mobiliser ses partisans. Cette capacité à influencer le débat politique à l’échelle mondiale a permis à ses messages de toucher un public plus large que simplement celui des États-Unis. De plus, les discours de Trump sur l’immigration se sont souvent appuyés sur des faits déformés ou exagérés, présentés comme des « vérités alternatives » par ses partisans. Ces narratives ont trouvé des résonances dans des pays où les médias traditionnels sont parfois perçus comme partiaux, ce qui a facilité l’adoption de ces discours populistes dans des contextes différents.

La tension entre les principes des droits de l’homme et les réalités politiques s’avère un phénomène intéressant à observer. Il est important de noter que même si des pays comme ceux de l’UE, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont des engagements forts en matière de droits de l’homme, les politiques anti-immigrations n’y sont pas nécessairement vues comme une violation de ces principes. De nombreux partisans de ces politiques affirment erronément que des mesures strictes contre l’immigration dite illégale et des contrôles renforcés aux frontières sont compatibles avec les droits de l’homme, tant qu’elles sont menées dans un cadre juridique et transparent. Cependant, ces mesures sont souvent critiquées par des défenseurs des droits humains, qui soulignent les risques de violations des droits fondamentaux des migrants et réfugiés.

L’attrait des politiques anti-immigrations de Trump dans des pays démocratiques et ouverts aux droits de l’homme s’explique par une combinaison de craintes identitaires, de tensions économiques, de montée du populisme et d’influences médiatiques transnationales. Même dans des pays avec une forte tradition d’hospitalité et de respect des droits humains, les politiques migratoires strictes trouvent un écho auprès de ceux qui ressentent que leurs sociétés sont confrontées à des défis démographiques, économiques et sociaux qu’ils estiment difficile à gérer. Cette situation montre à quel point l’immigration est un sujet complexe qui transcende les frontières et les systèmes politiques, souvent au cœur des débats sur la souveraineté, la sécurité et l’avenir des démocraties contemporaines.

Passeurs ou terroristes d’hier à aujourd’hui

Donald Trump a menacé de désigner les cartels impliqués dans le trafic de migrants comme organisations terroristes. Cette approche vise à renforcer les mesures de répression contre ces réseaux criminels et à dissuader leurs activités. Les passeurs profitent de la détresse des migrants et les exposent à des risques considérables, ce qui justifie des actions fermes pour les combattre. Que ce soit en 1492, en 1884/1885 (date de la Conférence de Berlin sur le partage de l’Afrique) ou en 2025, les passeurs d’immigrants ont joué et continuent à jouer un rôle central et souvent néfaste dans la migration irrégulière. Les passeurs organisent et facilitent le passage des migrants à travers les frontières de manière illégale. Cela inclut la fourniture de faux documents, la planification des itinéraires et l’organisation des moyens de transport. Ils exigent souvent des sommes d’argent exorbitantes en échange de leurs services, exploitant ainsi la vulnérabilité des migrants. Ils mettent les migrants dans des situations extrêmement dangereuses, comme les traversées en bateau surchargé ou les trajets à pied à travers des zones désertiques. Cela entraîne fréquemment des pertes de vies humaines.

À l’époque de Christophe Colomb, ce sont les cours royales européennes qui incarnent le rôle de passeur. Les rois et les reines de l’Europe coloniale et conquérantes se prêtent véritablement au jeu de passeurs. Les voyages de Christophe Colomb en Amérique ont principalement été financés par les Rois catholiques d’Espagne, Isabelle Ire de Castille et Ferdinand II d’Aragon. En 1492, Colomb obtint le soutien royal, notamment grâce à l’argument selon lequel ses « explorations » pourraient ouvrir de nouvelles routes commerciales vers l’Asie. Les Rois d’Espagne espéraient que Colomb rapporterait des richesses, notamment de l’or, de l’argent et des épices. Les promesses de richesses des terres découvertes incitèrent également d’autres explorateurs et conquistadors à rejoindre l’expansion coloniale. Dans le langage de 2025, explorateurs et conquistadors, rois européens finançant des voyages de pillage des richesses de l’Amérique ne sont ni plus ni moins que des terroristes qui employant systématiquement la violence pour atteindre leur but mercantile. Que ce soit dans les colonies africaines ou ailleurs, l’explorateur colonial européen est armé de canons pour contraindre le corps et de la bible pour façonner l’âme. Il est extrêmement encombrant, récalcitrant, intempestif, dangereux et violent. Dans les colonies pénitentiaires d’Afrique, le colon européen dispose du droit divin de vie et de trépas sur des populations qu’il a dépourvu de toute humanité, puisqu’il les qualifie d’indigènes, de sauvages et de bamboula. C’est aussi un violeur en série, un prédateur sexuel, un pédophile maniacodépressif et narcissique qui n’épargne ni femme célibataire ou mariée, ni enfant non plus. Dans ses écrits, notamment : « Si le grain ne meurt » et « Corydon », l’écrivain français André Gide aborde ouvertement son homosexualité et surtout sa pédophilie. Dans « Si le grain ne meurt », il évoque ses expériences personnelles et ses relations avec de jeunes garçons en Afrique du Nord. Les viols et les abus sexuels faisaient partie des nombreuses violences infligées aux Africains. Les enfants nés de ces abus ont souvent été abandonnés et laissés sans soutien. Les crimes commis par les colons européens, y compris les viols et les abus sexuels, sont bien documentés. L’Afrique a été soumise à une exploitation brutale et inhumaine par les immigrants illégaux européens se faisant passer pour des explorateurs, des conquistadors et des évangélistes. Ces immigrants violents ont utilisé des méthodes de coercition extrêmes pour extraire des ressources naturelles et ont commis de nombreuses atrocités contre la population locale. Dans l’ouvrage collectif « Sexe, Race et Colonies », les auteurs Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Gilles Boëtsch, Dominic Thomas et Christelle Taraud, mettent en lumière la fascination et la violence multiforme exercées par les colonisateurs sur les populations colonisées. Ils abordent des sujets tels que l’exploitation sexuelle, les stéréotypes raciaux et les fantasmes exotiques qui ont façonné le regard occidental sur les corps indigènes. Les auteurs cherchent à dresser un panorama complet de ce passé sciemment ignoré dans les manuels scolaires, en suivant le long récit de la domination des corps et en révélant l’incroyable production d’images qui ont contribué à ces représentations. Ce livre explore l’histoire de bestialité sexuelle et taboue de la domination des corps dans le contexte colonial, du XVe siècle à nos jours. Le genre d’histoire qui dément la version officielle d’une colonisation présentée comme de bienveillantes missions de civilisation et d’évangélisation. Non, les immigrants illégaux européens n’étaient pas porteurs de civilisation. La colonisation est comme dit le professeur Amzat Boukari-Yabara « de l’esclavage à domicile ». Le colonisé, sa terre, ses biens, ses femmes, ses enfants sont la propriété de l’immigrant illégal européen. Reposant sur plus de mille peintures, illustrations, photographies et objets répartis sur six siècles d’histoire au creuset de tous les empires coloniaux, depuis les conquistadors, en passant par les systèmes esclavagistes, notamment aux États-Unis, et jusqu’aux décolonisations, ce livre s’attache à une histoire dont les traces sont toujours visibles de nos jours, dans les enjeux postcoloniaux, les questions migratoires ou le métissage des identités. C’est le récit d’une fascination et d’une violence innommable.

Les voyages de Colomb ont conduit à la découverte de nouvelles terres, ce qui a permis à l’Europe toute entière d’étendre son empire de prédation coloniale. Cela a entraîné une compétition entre les puissances européennes pour le contrôle des territoires et des ressources. Un autre objectif important était de convertir les peuples indigènes au christianisme. La couronne espagnole voyait dans l’expansion impériale une opportunité de renforcer le christianisme face à l’islam. Dans le langage anti-immigration de 2025, convertir des peuples à ce qu’ils ne sont pas n’est ni plus ni moins ce que la racaille à Marine Le Pen appelle le grand remplacement, ce qui fait frémir de peur et de rage aujourd’hui les pays Occidentaux alors que pendant six siècles, ils ont agi de la sorte partout sur la planète.

En établissant des colonies, l’Europe espérait tirer profit de l’exploitation des ressources locales, instaurer des plantations et développer le commerce transatlantique. Les voyages de Colomb ont donc été motivés par une combinaison d’intérêts commerciaux, d’expansion territoriale, de motivations religieuses et de recherche de gloire personnelle tant pour Colomb que pour les monarques européens.

Les voyages d’Amerigo Vespucci en Amérique ont été financés principalement par des puissances maritimes européennes, notamment le Portugal et l’Espagne. Nous pensons que ces financiers sont les ancêtres ou en tout cas, les prédécesseurs des passeurs d’aujourd’hui, dans la mesure où leurs actions ont bouleversé des centaines de millions de vie à travers la planète. Au début du XVIe siècle, l’Europe cherchait à explorer de nouvelles routes commerciales, à établir des colonies et à augmenter ses richesses des nouvelles terres découvertes. Les explorations de Vespucci ont conduit à la découverte de ressources précieuses, telles que l’or, l’argent, les épices et, plus tard, le tabac. Les pays européens espéraient tirer profit de l’exploitation de ces ressources. L’exploration a souvent été suivie par des velléités de colonisation. Les prédateurs européens cherchaient à établir des colonies pour contrôler ces nouvelles terres, pour l’agriculture et l’exploitation des ressources, et pour propager leur religion. Établir de nouvelles colonies signifie dans le langage de 2025, un grand remplacement, surtout dans le cas des colonies de peuplement oû les populations ont tout simplement été remplacé par des immigrants illégaux européens pendant que les peuples autochtones survivant aux génocides et aux maladies étaient cantonnés dans des réserves. Les actions des couronnes européennes équivalent pour les descendants de leurs centaines de millions de victimes des actes de terrorisme purs, de cruauté et de barbarie. Cet aspect doit être opposé aux discours haineux contre l’immigration dite illégale.

La spécificité du cas africain

Les voyages des explorateurs européens en Afrique ont été financés par une combinaison de monarchies, de gouvernements, de compagnies commerciales et d’organisations religieuses. Au cours du 15ème et 16ème siècle, l’Espagne et le Portugal ont financé de « grandes explorations » ou immigration illégale, motivées par la recherche de richesses, le pillage et l’extorsion de biens comme des épices, de l’or et d’autres ressources précieuses de l’époque dont notamment l’esclave noir. Durant les 18ème et 19ème siècles, le Royaume-Uni, la France, et autres prédateurs coloniaux ont également sponsorisé des expéditions migratoires illégales pour renforcer leurs dominations des peuples colonisés, c’est-à-dire des peuples esclavagisés. La Compagnie britannique des Indes orientales, la Compagnie hollandaise des Indes orientales, et d’autres compagnies ont financé des expéditions migratoires illégales pour explorer des territoires et s’emparer des richesses des contrées agressées et conquises. Les missions chrétiennes ont également joué un rôle important, cherchant à convertir les populations locales et à établir des missions, en parallèle avec les intérêts commerciaux des États : il ne peut y avoir de meilleur exemple de grand remplacement. L’Afrique était perçue comme une source abondante de ressources, y compris l’or, les diamants, et d’autres minéraux, ainsi que des produits comme le caoutchouc et l’ivoire. L’exploration de migrants illégaux européens était un moyen d’affirmer le pouvoir et la domination des nations européennes, en s’appropriant des terres et en réduisant à l’esclavage des populations des régions entières. Ces invasions migratoires illégales ont conduit à l’établissement de routes commerciales de l’esclavage, où des millions d’Africains ont été capturés et transportés vers les Amériques. Les voyages des immigrants illégaux européens en Afrique étaient donc largement influencés par une recherche de profits économiques, de ressources naturelles, de pouvoir politique et d’influence culturelle. Ces invasions barbares ont eu des conséquences profondes et dévastatrices pour les peuples africains et leurs sociétés, qui demeurent encore aujourd’hui et qui poussent les Africains vers les pays qui continuent à capter leurs richesses via moult stratagèmes.

Conséquences de l’immigration illégale européenne en Amérique, en Afrique et en Océanie

Les conséquences des immigrations européennes sur les populations autochtones des Amériques ont été nombreuses et variées, affectant profondément la démographie, la culture, la société et l’économie des peuples autochtones. Les guerres et les maladies apportées par les Européens, telles que la variole, la grippe et la rougeole, ont décimé les populations autochtones qui n’avaient aucune immunité contre ces maladies. On estime que certains groupes autochtones ont perdu entre 50 % et 90 % de leur population suite à l’arrivée des Européens. Les Européens ont colonisé de vastes territoires et ont souvent déplacé les populations autochtones de leurs terres ancestrales, ce qui a entraîné la perte de leurs modes de vie traditionnels. La lutte pour le territoire a engendré des conflits violents. Les colonisateurs ont imposé leurs langues, religions et cultures aux populations autochtones, engendrant une perte de patrimoine et de diversité culturelle. Des missions religieuses ont été établies dans le but de convertir les autochtones au christianisme. L’arrivée des Européens a également modifié les systèmes économiques des populations autochtones. L’introduction de nouveaux produits (comme le blé et le sucre) et de nouvelles pratiques commerciales (comme le commerce des fourrures) ont transformé les économies locales, au détriment des pratiques traditionnelles. Dans de nombreux cas, les populations autochtones ont été soumises à l’esclavage, à la servitude et à d’autres formes d’exploitation. Les encomiendas et le système de plantations ont entraîné de graves abus et des conditions de vie précaires. Les mariages mixtes entre Européens et autochtones ont conduit à l’émergence de nouvelles identités ethniques. Cependant, cela a également entraîné des tensions et des conflits sur des questions d’identité et de droits. Malgré ces défis, les populations autochtones ont résisté à la colonisation, s’adaptant et préservant certains aspects de leur culture et de leur mode de vie. Les mouvements de résistance ont pris différentes formes, y compris les révoltes, les alliances stratégiques et la préservation des traditions. Dans l’ensemble, les conséquences des immigrations illégales européennes sur les populations autochtones des Amériques ont été profondément dévastatrices, entraînant d’immenses pertes humaines, culturelles et territoriales qui se font encore sentir aujourd’hui. Il est essentiel de reconnaître et de comprendre cette histoire pour mieux appréhender les enjeux contemporains des peuples autochtones ainsi que les enjeux liés à l’immigration soudainement présentée comme illégale dès lors que les européens ont eux-mêmes cessé d’immigrer en masse.

Les conséquences des migrations illégales européennes sur les populations autochtones en Afrique et en Océanie sont multiples, reflétant des impacts socio-économiques, culturels et environnementaux profonds et dévastateurs. Les colonisateurs européens ont souvent expulsé ou déplacé des populations autochtones pour établir des colonies et des plantations. L’arrivée des immigrants illégaux Européens a entraîné des changements dans la composition démographique, avec des introductions de nouvelles populations en Afrique et en Océanie, souvent par la colonisation. Les langues et les cultures européennes ont supplanté les langues et cultures autochtones, non pas par enchantement. Cela a conduit à une perte significative des traditions, des croyances et des modes de vie anciens. La mission chrétienne a joué un rôle majeur dans la transformation culturelle, souvent à travers l’éducation et la conversion des populations autochtones à des pratiques religieuses exogènes non choisies. Les colonisateurs ou immigrants illégaux européen ont créé des systèmes de classes basés sur l’origine ethnique, favorisant les Européens au détriment des populations autochtones, ce qui a engendré des tensions et des inégalités. Les influences européennes ont modifié les structures sociales traditionnelles, fragmentant les communautés autochtones.  Les colonisateurs ont exploité les ressources naturelles des territoires autochtones pour leur propre profit, ce qui a limité l’accès des populations locales aux ressources essentielles et ce encore aujourd’hui. Le système économique colonial, basé sur l’agriculture commerciale et l’exploitation minière, a transformé les économies locales, avec des effets néfastes pour les pratiques traditionnelles. L’agriculture coloniale et l’exploitation minière ont entraîné la déforestation, l’érosion des sols et d’autres dégradations environnementales, affectant les modes de vie traditionnels des populations africaines. L’introduction de nouvelles espèces végétales et animales aussi eu des effets dévastateurs sur la biodiversité locale. Les populations autochtones ont été soumises à des systèmes juridiques qui ne prenaient pas en compte leurs traditions et leurs coutumes, provoquant des conflits et une perte d’autonomie. Les conséquences de la colonisation ont provoqué des mouvements de résistance et de lutte pour les droits civiques et l’autonomie qui persistent encore aujourd’hui. L’immigration illégale européenne et la colonisation ont eu des impacts durables et souvent destructeurs sur les populations autochtones d’Afrique et d’Océanie, touchant presque tous les aspects de leur vie. Les effets sont encore ressentis aujourd’hui, tant sur le plan culturel qu’économique, environnemental et social et qui condamne les Africains à une immigration forcée. Les immigrations massives européennes illégales vers l’Afrique, les Amériques, l’Aise et l’Océanie pendant plusieurs siècles, n’ont jamais impliqué de consultation des populations autochtones. Les colonisateurs européens ont utilisé la force et la coercition pour s’approprier les terres et les ressources des peuples autochtones, entraînant des conflits, des déplacements forcés et des épidémies dévastatrices.

La légitimité de la rhétorique : immigration illégale

Les ancêtres de politiciens occidentaux anti-immigrations d’aujourd’hui, comme JD Vance et Donald Trump faisaient probablement partie de ces vagues d’immigration européenne illégales qui ont profondément transformé les Amériques. Les ancêtres d’Alice Weidel faisaient probablement partie de ces immigrants illégaux allemands qui ont expérimenté les techniques de génocide sur les Héréros et les Namas de la Namibie en 1904 avant de les pratiquer à grande échelle sur les juifs. Les ancêtres de M. Zemmour et ceux de Mme Le Pen font également probablement partie des ses immigrants illégaux français auteurs d’innommables exactions et génocides dans leurs colonies pénitentiaires d’Afrique. Les politiques coloniales de l’époque étaient principalement motivées par des intérêts économiques et territoriaux, sans considération pour les droits et les cultures des populations autochtones. Lors des migrations illégales européennes de masses vers les Amériques et ailleurs, les peuples autochtones n’ont pas été consultés ni inclus dans les décisions concernant leur territoire ou leur avenir. Cette période a été marquée par des conquêtes violentes, des déplacements forcés, des maladies importées et des politiques d’assimilation qui ont eu des conséquences dramatiques pour les populations autochtones. Lors de la colonisation de l’Afrique par les puissances prédatrices européennes à partir du XIXe siècle, les populations africaines n’ont pas été consultées ni incluses dans les décisions concernant leur territoire ou leurs ressources. Cette période, souvent qualifiée de « partage de l’Afrique » (notamment lors de la Conférence de Berlin en 1884-1885), a été marquée par des conquêtes militaires, l’exploitation des ressources naturelles, le travail forcé et des violences massives qui ont profondément affecté les sociétés africaines. Cette histoire de douloureuse cruauté et de vandalisme continue d’influencer les relations entre l’Afrique et l’Occident, ainsi que les débats contemporains sur l’immigration, la justice réparatrice et les inégalités mondiales. La contradiction apparente entre l’histoire coloniale de l’Europe et les discours anti-immigration contemporains soulève des questions sur l’hypocrisie, la mémoire historique et les inégalités mondiales. Les pays européens ont, par le passé, colonisé une grande partie du monde, exploitant les ressources et les populations locales. Ces actions ont laissé des séquelles profondes, notamment des inégalités économiques, sociales et politiques qui persistent aujourd’hui. Cependant, cette histoire est volontairement souvent minimisée ou ignorée dans les discours publics. Les discours anti-immigration reflètent une volonté de protéger un mode de vie perçu comme menacé par l’arrivée de personnes d’autres cultures. Ces peurs sont exacerbées par des stéréotypes et une méconnaissance des causes profondes de la migration, comme les conflits, la pauvreté et les inégalités engendrées par des siècles d’exploitation. Il existe une ironie dans le fait que les descendants de sociétés coloniales, qui ont bénéficié de l’exploitation des autres continents, rejettent aujourd’hui ceux qui fuient les conséquences de cette exploitation. Cela souligne un double standard et un manque de reconnaissance des responsabilités historiques. Dans de nombreux cas, les populations des anciennes puissances coloniales ne sont pas pleinement conscientes des crimes commis par leurs ancêtres ou les considèrent comme des événements lointains sans lien avec le présent. Cela contribue à un déni collectif qui alimente des politiques insensibles aux réalités historiques. Le monde est aujourd’hui interconnecté, et les problèmes d’un continent affectent les autres. Les politiques de pillage des ressources et les inégalités économiques créent des flux migratoires que les pays riches ne peuvent ignorer. Pourtant, au lieu de s’attaquer aux causes profondes, certains préfèrent fermer leurs frontières. Cette situation appelle à une réflexion profonde sur la justice historique, la responsabilité morale et la nécessité de politiques migratoires plus équitables et humaines. Reconnaître les erreurs du passé et œuvrer pour un monde plus juste pourraient aider à résoudre ces contradictions. Les ancêtres des politiciens occidentaux modernes, y compris ceux de J.D. Vance, Donald Trump et d’autres, faisaient partie de sociétés coloniales ou postcoloniales qui ont contribué à ces injustices historiques. Aujourd’hui, les discours anti-immigration de certains politiciens occidentaux contrastent avec cette histoire de migrations illégales et de colonisation, ce qui soulève des questions sur leur hypocrisie et la nécessité de reconnaître les erreurs du passé. Il est important de noter que cette histoire douloureuse et angoissante continue d’influencer les débats contemporains sur l’immigration, les droits des immigrants d’aujourd’hui et la justice sociale.

Avant Donald Trump, il y’a eu Jacques Chirac

Jacques Chirac : En juin 1981 à Orléans, au cours d’un diner-débat, le futur président français se laisse aller à des éructations publiques racistes particulièrement nauséabondes : « Comment voulez-vous que le travailleur français qui habite à Montpellier, qui travaille avec sa femme et qui ensemble gagne environ 15 000 franc, et qui voit sur le pallier à côté de son HLM, entassée une famille avec un père de famille, trois ou 4 épouses et une vingtaine de gosses et qui gagne 50 000 francs en prestations sociales, sans naturellement travailler. Si vous ajoutez à cela : le bruit, l’odeur et bien le travailleur français sur le pallier devient fou. Il devient fou, c’est comme ça et il faut le comprendre. Si vous y étiez, vous auriez la même réaction. Et ce n’est pas être raciste que de dire cela » sous les applaudissements d’un électorat conditionner à haïr les Africains. Que ce soit les abus de langage de François Bayrou, actuel premier ministre de la France aux multiples écarts de langages haineux de la famille Le Pen à savoir Marion Maréchal Le Pen et sa tante Marine Le Pen, la France, les États-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande tous pays colonisateurs européens et tous les pays peuplés par des immigrations illégales européens devront faire face à l’immigration. « Dès l’instant que vous avez le sentiment d’une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, les modes de vie ou la culture, dès cet instant-là vous avez rejet », avait confié M. Bayrou à un média français le 27 janvier 2025, au sujet de l’île comorienne de Mayotte; une île illégalement occupée par des immigrants illégaux français et ce nonobstant plusieurs résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies réaffirmant la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores.

Au regard du lourd passif esclavagiste français en Afrique, un pays dont la puissance nucléaire, énergétique et économique s’est construite sur le pillage encore en cours des richesses africaines, il est difficile de ne pas répondre à l’imposture et aux jérémiades infondées. Cette réponse à tous ces politiciens racistes et provocateurs est venue du président Colombien. Des médias ont rapporté que dans une longue lettre adressée à Donald Trump le 26 janvier 2025, Gustavo Pedro partage sa colère contre les récentes décisions de son homologue américain et n’hésite d’ailleurs pas à le traiter de « marchand d’esclaves ». « Vous pensez que notre race est inférieure, mais vous ne nous dominerez jamais », a déclaré M. Petro sur X, après que son pays ait finalement accepté d’accueillir les Colombiens (migrants illégaux) expulsés des États-Unis.

Un peu plus tôt, le dimanche 26 janvier, la Colombie avait refusé d’accueillir sur son sol les avions de Trump transportant des migrants sans papiers. Ce qui n’a, évidemment, pas du tout plu au président des États-Unis qui s’est alors empressé d’imposer des droits de douane d’urgence de 25 % sur toutes les marchandises importées de Colombie. Un taux qui serait augmenté à 50 pour cent après une semaine. C’est donc à contrecœur et sous la pression américaine que Gustavo Petro a décidé de changer de cap. Il exprime sa colère : « Vous pouvez essayer d’organiser un coup d’État économique ou politique, mais je mourrai avec mes principes. J’ai résisté à la torture et je saurai vous résister. Je ne veux pas de marchands d’esclaves près de la Colombie. Nous en avons déjà assez. Les amoureux de liberté, en revanche, sont les bienvenus(…) Je n’aime pas votre pétrole, Trump, parce qu’il détruira la race humaine à cause de la cupidité. Peut-être qu’un jour, je pourrai en parler ouvertement. Mais c’est difficile parce que vous me considérez comme une race inférieure, même si je ne le suis pas, aucun Colombien ne l’est. La Colombie a désormais cessé de regarder vers le nord et a tourné son regard vers le monde. Dans nos veines coule le sang du califat de Cordoue… et des Romains latins de la Méditerranée, cette civilisation qui a fondé la République et la démocratie à Athènes… Nous ne le ferons pas… Nous ne vous laisserons jamais nous dominer plus tard » a conclu le président colombien sur les réseaux sociaux.

Nous pensons que les immigrants qui commettent des crimes violents de viol et d’agression sexuelle, les vols à main armée, les enlèvements, les meurtres, les actes de terrorisme etc., doivent être sévèrement punis, à la hauteur de leur infamie. Nous pensons également que tant que les ressources naturelles des pays pauvres appartiendront à des multinationales occidentales à 80%, les ressortissants de ses pays appauvris jouiront de droit acquis d’immigrer dans les pays riches par tous les moyens possibles. C’est à ce prix que Francis Ngannou à traversé l’Afrique à pied pour devenir champion des poids lourds de l’Ultimate Fighting Championship (UFC). C’est également à ce prix qu’Abou Sangaré quitte sa Guinée natale pour devenir Souleymane en France, du nom de ce film français intitulé « L’Histoire de Souleymane ». C’est aussi à ce prix Mamoudou Gassama, le Malien dans papier qui en 2018, a escaladé quatre étages pour sauver d’une chute mortelle, un enfant accroché à un balcon à Paris. Au cours des 6 derniers siècles, l’Afrique s’est vidée de ses ressources naturelles mais aussi de ses bars valides et de ses cerveaux pour enrichir l’Occident. L’Occident a peut être oublié de dire merci à l’Afrique plutôt que de stigmatiser l’expatrié Africain. Le wokisme identitaire nationaliste anti-immigration et son corolaire de sectarisme frelaté sont une gifle de plus de la part des peuples dont la prospérité s’abreuve de la pauvreté des pays dont sont originaires les immigrants qualifiés d’illégaux.

La fallacieuse théorie du grand remplacement

L’insidieuse théorie du « grand remplacement » est une idée complotiste qui postule qu’il existe une tentative systématique de remplacer la population d’origine européenne par des populations non européennes, principalement à travers l’immigration. Ce concept a été popularisé par des figures d’extrême droite, notamment en France, et est utilisé pour alimenter des discours anti-immigration et nationalistes. Renaud Camus est considéré comme le principal théoricien derrière la notion de grand remplacement. Il se présente comme un écrivain et essayiste qui a publié plusieurs ouvrages sur le sujet, notamment « Le Grand Remplacement » en 2011. Dans ses écrits, il affirme que les populations européennes, en particulier en France, sont menacées par l’immigration et que cela constitue un remplacement démographique et culturel. Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National (anciennement Front National), a intégré la notion de grand remplacement dans son discours politique. Bien qu’elle ne l’ait pas toujours explicitement nommée, ses discours sur l’immigration et la défense de l’identité française évoquent des thèmes similaires. Le Rassemblement National continue à utiliser ce type de rhétorique pour mobiliser des électeurs sur des questions d’identité et de sécurité. Le père de Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen, a également été une figure de proue de l’extrême droite en France. Ses discours sur l’immigration et l’identité nationale flirtaient toujours avec des idées qui préfigurent la théorie du grand remplacement, promouvant une vision d’une France « menacée » par l’immigration. Éric Zemmour, journaliste homme politique, et (repris de justice), est une autre figure qui a largement utilisé la notion de grand remplacement dans ses discours. Il a publié « Le Suicide français » en 2014, où il argumente que la France est en déclin à cause de l’immigration et de l’islamisation. Éric Zemmour a été condamné à plusieurs reprises en France pour des propos jugés racistes, islamophobes ou incitant à la haine. En 2011, Zemmour a été condamné à 2 000 euros d’amende pour diffamation et incitation à la haine raciale après avoir déclaré que les personnes d’origine immigrée étaient plus souvent responsables de la délinquance. En 2016, il a été condamné à une amende de 3 000 euros pour incitation à la haine raciale, suite à des commentaires qu’il avait faits sur les musulmans, affirmant que l’islam était incompatible avec la France. En septembre 2020, Zemmour a été condamné à 10 000 euros d’amende pour ses propos tenus lors d’une émission de télévision, où il a qualifié les migrants de « voleurs, violeurs, assassins », ce qui a été jugé comme une incitation à la haine raciale. En novembre 2021, il a été condamné à 2 000 euros d’amende pour des propos considérés comme incitant à la haine envers les musulmans, tenus lors d’une interview où il faisait référence à des « délinquants » et à des « islamistes ». Au total, Éric Zemmour a été condamné à plusieurs reprises (au moins quatre fois) pour des propos considérés comme racistes ou incitant à la haine. Ces condamnations ont contribué à alimenter le débat public autour de sa figure et de ses idées, en particulier dans le cadre de sa candidature à l’élection présidentielle de 2022. Marion Maréchal, nièce de Marine Le Pen et ancienne députée, est également active dans la promotion des idées de l’extrême droite, notamment autour des thèmes de l’identité nationale et de l’immigration. Elle exprime régulièrement des préoccupations similaires sur le déclin supposé de la culture française. En plus des figures individuelles, divers groupes et organisations d’extrême droite, comme Génération Identitaire, ont également adopté et propagé la théorie du grand remplacement comme partie intégrante de leur idéologie. Ces groupes mènent des actions et des campagnes pour sensibiliser à ce qu’ils considèrent comme une menace pour l’identité et la culture françaises.

 

Il existe des réalités factuelles et des perceptions non négligeables dans la dichotomie des dynamiques démographiques et l’immigration dans les pays développés. Les tendances démographiques en Europe et ailleurs en Occident montrent qu’il y a des mouvements migratoires importants, mais ces mouvements sont le résultat de divers facteurs économiques, politiques et sociaux mentionnées plus haut, et non la conséquence d’un plan concerté de remplacement. Les populations migrantes contribuent à l’économie et à la diversité culturelle. Dans plusieurs pays européens, le taux de natalité est en déclin, ce qui entraîne une population vieillissante. L’immigration est logiquement perçue comme une solution à ces défis démographiques, mais cela est souvent interprété de manière biaisée par ceux qui soutiennent la théorie du grand remplacement. Leurs critiques de l’immigration basées sur des peurs de « remplacement » ne tiennent pas compte des réalités socio-économiques complexes, alors que l’immigration s’impose comme un symbole d’opportunité, bien qu’elle soit entourée de tensions et de préoccupations liées à l’intégration exigeants des pays d’accueil un choix entre des sociétés multiculturelles ou assimilationnistes.

 

L’arrivée des Européens en Afrique a entraîné des transformations profondes et destructrices des cultures, des valeurs et des structures sociales des populations autochtones. Cela s’est manifesté de différentes manières, notamment par la colonisation, l’imposition de valeurs culturelles et religieuses européennes, ainsi que par des politiques de peuplement qui ont eu des conséquences durables sur les sociétés africaines. En Afrique du Sud, la politique de grand remplacement de la colonisation néerlandaise (à partir du XVIIe siècle) et britannique a conduit à l’établissement de colonies de peuplement. Les politiques d’apartheid, qui ont été mises en place au XXe siècle, ont entraîné la marginalisation systématique des populations noires, l’imposition de la culture et des valeurs européennes, et un contrôle strict des terres et des ressources. Les cultures africaines ont été largement réprimées, et les populations autochtones ont été déplacées ou contraintes de vivre dans des réserves. En Namibie, la colonisation allemande au début du XXe siècle a été marquée par des violences extrêmes, notamment le génocide des Herero et des Nama. Les colons allemands se sont appropriés des terres et ont implanté des valeurs culturelles européennes. Après la Première Guerre mondiale, la Namibie est devenue un mandat du régime blanc sud-africain, et les politiques de peuplement et d’apartheid ont continué à marginaliser les populations autochtones. Au Zimbabwe (anciennement Rhodésie), les colons britanniques ont pris le contrôle des terres des populations autochtones au XIXe siècle. Les politiques de colonisation ont entraîné des déplacements massifs et une tentative d’imposition de la culture britannique. Les luttes pour l’indépendance ont été en grande partie motivées par la résistance à ce processus de colonisation et de remplacement culturel. La conquête française de l’Algérie au XIXe siècle a également été un exemple de colonisation de peuplement, donc de tentative étatique planifiée de grand remplacement de populations. Le régime colonial français encourageait l’installation de colons européens en Algérie, ce qui a entraîné des conflits violents, des déplacements de population et une tentative d’imposition de la culture française sur la population algérienne. Cela a conduit à une résistance intense qui s’est manifestée par la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962).

Dans ces contextes, les colonisateurs ont imposé par la force leurs valeurs culturelles, religieuses et sociales, cherchant à « civiliser » les populations locales selon leurs propres standards, ce qui a entraîné un effacement ou une transformation des cultures autochtones. Dans de nombreuses régions, les missionnaires européens ont joué un rôle clé dans la conversion des populations africaines au christianisme, en dévalorisant et dénigrant les croyances traditionnelles. Les systèmes éducatifs ont été utilisés pour transmettre des valeurs culturelles européennes et marginaliser les langues et les cultures locales. Les prédateurs coloniaux européens ont mis en place des lois et des pratiques visant à restreindre l’expression culturelle et religieuse des populations autochtones. Bien que le terme « grand remplacement » soit souvent associé à des contextes contemporains et à des théories complotistes, il est vrai que la colonisation européenne en Afrique a entraîné des dynamiques de transformation culturelle, de déplacement et de répression qui doivent être comprises comme des processus de remplacement planifiés et appliqués implacablement. Les conséquences de ces événements continuent d’affecter les sociétés africaines aujourd’hui, tant sur le plan culturel que social.

L’arrivée des Européens en Amérique à partir de la fin du XVe siècle a entraîné des changements démographiques dramatiques. Les colonisateurs européens ont commis des violences massives contre les populations autochtones, entraînant des génocides, des épidémies de maladies et des déplacements forcés. Cela a conduit à un remplacement significatif des populations autochtones par des colons européens, ainsi qu’à l’importation d’esclaves africains. L’arrivée des colons européens en Australie et en Nouvelle-Zélande a eu un impact dévastateur sur les populations autochtones, notamment à travers des violences, des maladies et des politiques d’assimilation. Les cultures et les langues autochtones ont été largement marginalisées ou effacées. Dans certains cas, comme au Mexique au XXe siècle, des réformes agraires ont entraîné le déplacement de populations rurales, souvent au profit de grands propriétaires terriens. Cela a modifié les dynamiques démographiques et économiques locales. Il est crucial de comprendre que ces exemples historiques illustrent des dynamiques de conquête, de prédation colonisation, de déplacement, d’assimilation et de résistance. Contrairement à la théorie contemporaine complotiste et infondée du « grand remplacement », ces événements s’inscrivent dans des contextes historiques spécifiques où les relations de pouvoir, les conflits et les enjeux économiques ont joué un rôle majeur.

 

Les premiers Européens qui ont colonisé le reste de la planète ont fui des conditions difficiles en Europe, comme la pauvreté, la famine, les guerres et la persécution religieuse. Leur arrivée en Afrique, en Amérique, et en Océanie a également été marquée par des actes de violence, de colonisation et de déplacement des populations autochtones, qui ont eu des conséquences durables. Les attitudes contemporaines xénophobes vis-à-vis des immigrants, en particulier ceux qui sont qualifiés de « sans papiers », de part des descendants de colons européens restent incompréhensibles, en tenant compte du fait que leurs propres ancêtres aient également été des migrants en quête de meilleures conditions de vie. Il est essentiel de reconnaître l’héritage complexe des migrations et des colonisations. Cela inclut une réflexion critique sur la façon dont l’histoire a façonné les identités et les sociétés contemporaines. Les discussions sur l’immigration devraient également tenir compte des injustices historiques subies par les populations autochtones et des inégalités persistantes. Dans le contexte actuel, il est important de promouvoir des valeurs de solidarité et d’empathie envers tous les migrants, en reconnaissant que chaque personne a une histoire et des raisons légitimes de chercher refuge ou une vie meilleure. En cela, il est vital de ne pas perdre de vue les leçons de l’histoire et de favoriser un dialogue inclusif. La question de l’immigration et des attitudes contemporaines envers les migrants est enracinée dans des histoires individuelles et collectives. En reconnaissant le parcours des premiers Européens dans des pays comme le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, il est également important de réfléchir aux impacts de la colonisation sur les populations autochtones et de promouvoir une compréhension plus nuancée des migrations dans le monde d’aujourd’hui.

 

Nous croyons sincèrement qu’il est ironique de voir des descendants de populations qui ont colonisé d’autres continents se plaindre d’un prétendu « grand remplacement ». Le colonialisme européen a brutalement entraîné des génocides culturels, des déplacements massifs de populations et des volontés réelles d’imposition de cultures dominantes sur des peuples autochtones. Les missions dites de civilisation et d’évangélisation ont de toute évidence conduit à l’assimilation forcée et à l’effacement des cultures locales. Il faut observer avec consternation que l’histoire du colonialisme et des conséquences qui en découlent est occultée dans les discours contemporains sur l’immigration; alors que les débats sur l’identité nationale et l’immigration devraient forcément prendre en compte cette histoire et ses ramifications. La diversité culturelle qui résulte de l’immigration n’est absolument pas synonyme de remplacement, mais plutôt d’enrichissement, de cohabitation et de syncrétisme culturel. Les sociétés évoluent et se transforment au fil du temps, intégrant de nouvelles idées, pratiques et cultures. La théorie du grand remplacement, comme d’autres théories complotistes, repose sur des peurs irrationnelles et des généralisations infondées. Promouvoir un dialogue ouvert et informé sur l’immigration et l’identité nationale est essentiel pour contrer ces discours. Le concept de « grand remplacement » est largement considéré comme une théorie complotiste sans fondement solide, qui reflète plutôt des peurs culturelles et identitaires qu’une réalité démographique objective. L’histoire du colonialisme et ses conséquences soulignent les contradictions dans ces discours contemporains sur l’immigration et le changement démographique. La théorie du grand remplacement est encore utilisée par plusieurs figures et mouvements d’extrême droite en France pour alimenter un discours anti-immigration et mobiliser des électeurs autour de questions d’identité nationale. Il est important de noter que cette théorie est largement critiquée par des experts et des sociologues, qui la considèrent comme une idéologie xénophobe et sans fondement scientifique. Les débats autour de ces idées sont souvent chargés d’émotion et de polarisation politique, et il est essentiel de les aborder avec une perspective critique.

Par Goïkoya Kolié, juriste , Canada

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici