La Guinée lance son plan national de soutien pour la mise en œuvre du marché carbone

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La Guinée fait un pas décisif vers la décarbonation de son secteur minier. La direction nationale chargée de la lutte contre les pollutions, nuisances et changements climatiques, avec l’appui du département de l’environnement et du développement durable, a officiellement lancé l’atelier national du plan de soutien pour la mise en œuvre du marché carbone en Guinée.

 

Lors de la cérémonie d’ouverture présidée par la ministre de l’Environnement et du Développement durable, Diami DIALLO, l’objectif a été clairement défini : doter la Guinée d’un instrument spécifique et compétitif de tarification du carbone. « La Guinée étant un pays moins producteur de gaz à effet de serre, nous devons évaluer les différents projets pour obtenir des financements dans le cadre de l’atténuation du phénomène de changement climatique », a expliqué la directrice nationale adjointe.

 

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’article 6 de l’accord de Paris, qui prévoit des mécanismes de coopération entre pays pour comptabiliser et financer les réductions d’émissions de gaz à effet de serre. La Guinée pourra ainsi valoriser financièrement sa faible empreinte carbone en revendant ce qu’elle n’a pas émis.

 

S’exprimant au nom du chef de l’État, la ministre Diami DIALLO a souligné l’engagement de la Guinée dans sa contribution déterminée nationale à atteindre zéro pour cent de pollution nette dans le secteur minier d’ici 2040. « Notre pays a exprimé son intention de s’engager dans des approches fondées sur le marché carbone afin de contribuer au financement des efforts d’atténuation et de décarbonation dans le secteur minier », a-t-elle déclaré.

 

Ce quatrième atelier national pour la préparation du marché carbone vise trois objectifs majeurs : mettre à jour les connaissances sur cet instrument, renforcer les capacités des membres de la cellule nationale carbone sur l’instrument de tarification du crédit carbone, et renforcer le mécanisme de suivi du processus par les organismes publics.

 

L’événement intervient alors que la Guinée met en œuvre le programme Simandou 2024, un plan de développement économique et social durable pour les 15 prochaines années. Les autorités de la transition considèrent ce programme comme un véritable soulagement pour le pays.

 

Le représentant de la Banque mondiale présent à cette rencontre a qualifié cette initiative d' »étape très importante et impressionnante dans le développement des initiatives de tarification du carbone en Guinée ». Il a annoncé que le financement de la deuxième phase du projet serait prochainement finalisé, se concentrant sur la mise en œuvre de l’Instrument de Tarification Carbone (IPC) dans le secteur minier et explorant les possibilités de raccordement au secteur énergétique.

 

« Cette semaine, nous solliciterons l’approbation de cet aspect par le gouvernement afin de faire avancer cette initiative prometteuse pour la Guinée mais aussi pour les pays en développement », a-t-il conclu devant l’assistance.

 

Selon l’agenda officiel, cet atelier se déroulera sur trois jours, durant lesquels la ministre en charge de l’environnement et la direction nationale chargée de la lutte contre la pollution s’engagent à s’impliquer dans la vulgarisation de cet instrument de mesure et la formation continue des acteurs chargés de l’application de cette nouvelle mesure.

Minkailou Barry 

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