Malgré ses ressources naturelles abondantes, la Guinée souffre d’un accès limité à l’eau potable. Selon des rapports récents, une partie importante de la population, notamment dans les zones rurales, ne dispose pas d’infrastructures adéquates pour l’approvisionnement en eau potable. Les sources d’eau, souvent contaminées, exposent la population à des maladies hydriques comme le choléra, la dysenterie et la typhoïde. Ce problème persistant affecte la santé publique, la qualité de vie et ralentit le développement économique et social des communautés locales.
Les causes principales :
1. Insuffisance des infrastructures : Le réseau d’adduction d’eau est sous-développé, particulièrement dans les zones rurales et les périphéries urbaines, où les puits et les sources naturelles sont souvent les seuls recours.
2. Gestion inefficace des ressources : L’absence d’une gestion durable des ressources en eau, aggravée par le manque de maintenance des infrastructures existantes, contribue à l’inefficacité de l’approvisionnement.
3. Croissance démographique et urbanisation : L’augmentation rapide de la population exerce une pression croissante sur les infrastructures existantes, qui ne peuvent plus répondre à la demande.
4. Changements climatiques: Les périodes de sécheresse et l’irrégularité des précipitations compliquent encore l’accès à l’eau potable dans certaines régions.
5. Financements insuffisants: Le manque d’investissements dans le secteur de l’eau, tant au niveau des gouvernements que des partenaires internationaux, limite les projets d’infrastructures et d’entretien.
Conséquences :
– Santé publique : Les maladies hydriques liées à la consommation d’eau contaminée augmentent la mortalité infantile et affectent la santé des communautés.
– Développement économique freiné: L’accès insuffisant à l’eau potable affecte la productivité agricole et les industries locales, ralentissant la croissance économique.
– Inégalités sociales: Les populations rurales, plus touchées, voient leurs opportunités de développement limitées par rapport aux zones urbaines.
– Exode rural : La rareté de l’eau dans les zones rurales pousse de nombreux habitants à migrer vers les villes, aggravant les problèmes d’urbanisation.
Pistes de solutions :
1. Renforcement des infrastructures hydrauliques :
– Construire de nouveaux systèmes d’adduction d’eau potable (stations de pompage, forages, réservoirs).
– Réhabiliter et entretenir les infrastructures existantes pour une meilleure durabilité.
– Introduire des technologies innovantes comme les stations de traitement solaires ou les systèmes de récupération des eaux de pluie dans les régions reculées.
2. Gestion durable des ressources en eau:
– Former des communautés locales à la gestion et l’entretien des infrastructures hydrauliques pour réduire leur dépendance vis-à-vis des pouvoirs publics.
– Encourager l’adoption de pratiques agricoles durables et des techniques d’irrigation efficaces pour limiter la surexploitation des ressources en eau.
3. Financement et partenariats :
– Mobiliser des financements internationaux et privés pour le développement des infrastructures hydrauliques, notamment en partenariat avec des ONG et des organisations internationales.
– Créer des fonds d’investissement spécifiques pour le secteur de l’eau en Guinée, en mettant l’accent sur les zones rurales.
4. Campagnes de sensibilisation :
– Organiser des campagnes de sensibilisation auprès des populations locales sur les bonnes pratiques d’hygiène et la gestion de l’eau potable.
– Impliquer les écoles et les associations locales dans des programmes éducatifs pour sensibiliser aux enjeux liés à l’eau.
5. Amélioration des politiques publiques:
– Renforcer la gouvernance dans le secteur de l’eau avec des politiques claires, une régulation stricte et une coordination efficace entre les différents acteurs.
– Élaborer un plan national de gestion de l’eau prenant en compte les réalités climatiques et démographiques du pays.
6. Développement des technologies adaptées :
– Encourager la recherche et le développement de solutions adaptées à la Guinée, telles que des dispositifs de filtrage peu coûteux et des pompes à énergie renouvelable.
– Faciliter l’accès à ces technologies pour les communautés les plus isolées.
Conclusion :
L’accès à l’eau potable en Guinée est une question urgente nécessitant des actions concertées à différents niveaux. Le renforcement des infrastructures, la gestion durable des ressources et l’implication des communautés locales sont essentiels pour améliorer la situation. Avec une meilleure coordination entre les acteurs gouvernementaux, les partenaires internationaux et les populations locales, il est possible de surmonter cette crise et d’assurer un accès équitable et durable à l’eau potable pour tous.
Mamadou Dioulde SOW
Coordinateur Préfectoral de la Maison des Associations et ONG de Guinée MAOG-PITA
