Vente d’Air Guinée : Cellou Dalein dénonce les accusations de Sékouba Konaté « dont tout le monde connaît la moralité »

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Le président de l’UFDG réfute catégoriquement avoir signé un document reconnaissant sa culpabilité dans la vente de la compagnie nationale en 2002 et brandit la menace d’une plainte pour diffamation.

 La polémique autour de la privatisation controversée d’Air Guinée en 2002 refait surface avec virulence. Dans une mise au point cinglante, Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), a fermement réagi aux récentes déclarations du Général Sékouba Konaté qui l’accuse d’avoir reconnu et signé la vente de la compagnie aérienne nationale à Elhadj Mamadou Sylla.

Sans ambages et « sans vouloir polémiquer avec le Général Sékouba Konaté, dont tout le monde connaît la moralité », comme il le souligne avec une ironie à peine voilée, l’ancien Premier ministre sous le régime du Général Lansana Conté apporte des clarifications qu’il juge nécessaires face à ce qu’il qualifie « d’accusations proférées contre sa personne ».

Le leader de l’opposition guinéenne affirme n’avoir jamais été interrogé sur cette affaire, ni avant, ni pendant, ni après l’audit conduit en 2009 par Ousmane Kaba et son équipe. « Comment pourrais-je signer, comme le prétend Sékouba Konaté, un document reconnaissant ma culpabilité ? » s’interroge-t-il, martelant n’avoir jamais été entendu « ni par un inspecteur, ni par un officier de police judiciaire, ni par un juge ».

C’est seulement en 2022, révèle Cellou Dalein Diallo, que le rapport d’audit a été transmis à la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) et publié par la presse. À la lecture de ce document, l’ancien chef du gouvernement dit avoir découvert « avec une grande surprise » que les auditeurs le rendaient responsable de la décision de céder Air Guinée à Elhadj Mamadou Sylla sans procédure d’appel d’offres.

Cette privatisation opaque de la compagnie nationale avait suscité de nombreuses controverses à l’époque, dans un contexte où la gestion des entreprises publiques guinéennes faisait l’objet de vives critiques.

Loin de se contenter d’un simple démenti, le président de l’UFDG lance un défi direct à l’ancien président de la Transition : « Je mets le général Sékouba Konaté et tout autre responsable des services du contrôle d’État au défi de sortir un document par lequel je reconnais une quelconque culpabilité dans la privatisation d’Air Guinée ou dans la gestion de tout autre bien public. »

Cette sortie musclée intervient dans un climat politique déjà tendu en Guinée, où les questions de gouvernance et de gestion des biens publics demeurent au cœur des débats.

Estimant que les déclarations de Sékouba Konaté portent atteinte à son honneur et à sa réputation, Cellou Dalein Diallo ne ferme pas la porte à des recours judiciaires. « Je me réserve le droit de porter plainte contre lui pour diffamation », prévient-il, qualifiant les propos de l’ancien homme fort de la Transition de « déclarations mensongères ».

Cette nouvelle passe d’armes entre deux figures politiques majeures de la Guinée moderne illustre la persistance des contentieux liés à la gestion des affaires publiques sous les régimes précédents.

L’affaire Air Guinée, vieille de plus de deux décennies, continue ainsi d’alimenter les controverses et de cristalliser les tensions au sein de la classe politique guinéenne, témoignant de l’absence de règlement définitif des dossiers sensibles de gouvernance économique.

Sékou Sylla