Les autorités sénégalaises affirment que de nombreux décès survenus au cours du pèlerinage sont liés à une maladie à syndrome respiratoire. Elles ont par ailleurs réimposé le port du masque à l’aéroport international à l’arrivée des pèlerins.
Les autorités sénégalaises ont mis en place des tests de dépistage volontaire du COVID-19 ce 24 juin. Elles ont également réimposé le port du masque à l’aéroport international à l’arrivée des pèlerins par avion après la mort de nombreux fidèles à La Mecque.
Les autorités soupçonnent qu’un certain nombre de décès ont pour cause une maladie à syndrome respiratoire comme le COVID-19, a dit le ministre de la Santé Ibrahima Sy dimanche 23 juin lors d’une visite à l’aéroport international de Diamniadio.
Le ministre a invoqué les décès survenus à La Mecque. « Au départ, on avait pensé que c’était lié à des vagues de chaleur parce que la température était excessivement élevée, mais on s’est rendu compte qu’il y a un syndrome respiratoire avec les cas de décès », a-t-il dit selon un enregistrement de ses propos diffusé par les médias.
Des secouristes transportent un pèlerin affecté par la chaleur, à Mina, en Arabie saoudite, le 16 juin 2024.
Photo : AFP/VNA/CVN
« On s’est dit que, probablement, il y a une épidémie de type respiratoire, et il était de notre devoir de pouvoir surveiller les pèlerins au retour en mettant en place un dispositif de dépistage pour tout ce qui est en rapport surtout avec le COVID-19 », a-t-il ajouté.
Un dispositif de surveillance aux frontières
Le ministère de la Santé a indiqué dans un communiqué publié ce 24 juin avoir « renforcé le dispositif de surveillance sanitaire aux frontières » aériennes en déployant à l’aéroport une équipe chargée de proposer des tests de dépistage volontaire et d’identifier les pèlerins présentant des syndromes grippaux.
Sur 124 tests de diagnostic rapide, 78 ont été positifs au virus du COVID-19, dont 36 ensuite confirmés par tests PCR, a dit le ministère.
« Il n’y a pas à s’alarmer, mais il y a aussi à faire de la prévention », a dit le ministre dimanche.
L’Arabie saoudite a indiqué dimanche 23 juin que 1301 personnes étaient décédées lors du hajj. L’agence de presse officielle SPA a invoqué le fait que de nombreux fidèles avaient entrepris le grand pèlerinage musulman annuel sans autorisation, et parcouru de longues distances par des chaleurs caniculaires et sans accompagnement approprié.
Le quotidien l’Observateur a fait état de cinq morts parmi les pèlerins sénégalais.
Contrôles stricts
Quelque 12.000 Sénégalais ont été officiellement enregistrés pour faire le hajj. Leur retour s’échelonne entre la fin de la semaine passée et fin juin ou début juillet. Le Sénégal avait appliqué des contrôles stricts à l’aéroport international contre le COVID-19 après le début de la pandémie il y a quatre ans. Ces mesures ont été levées.
Des agents de santé installent un scanner thermique pour contrôler les passagers à l’arrivée à l’aéroport international Blaise Diagne de Dakar, le 30 janvier 2020.
Photo : AFP/VNA/CVN
Depuis la fin de semaine dernière, le port du masque est imposé à l’embarquement des pèlerins, pendant le vol et après l’atterrissage jusqu’à la collecte des bagages, a dit à l’AFP, Tidiane Tamba, responsable des relations publiques de l’aéroport. C’est valable pour les passagers voyageant à bord des appareils spécialement affrétés pour le hajj, mais aussi pour les voyageurs en provenance d’Arabie saoudite par les vols réguliers. Le responsable explique que l’aérogare réservée au pèlerinage est désinfectée après les arrivées.
Le ministère « appelle la population à la vigilance, à la retenue et à plus de sérénité pour éviter une épidémie ». Il préconise que les Sénégalais proches de personnes contaminées renoncent aux fêtes auxquelles donne traditionnellement lieu le retour de pèlerinage de l’un d’eux.
Charles Bernard Sagna, médecin-chef du service de contrôle sanitaire de l’aéroport, a expliqué que l’alerte avait été donnée quand l’équipe médicale sénégalaise basée à Djeddah avait fait remonter « un nombre significatif d’affections respiratoires ».
« Depuis la fin (de l’urgence sanitaire internationale du) COVID, le COVID-19 reste à l’état endémique au Sénégal, à basse intensité. Notre souci, c’est d’éviter la reprise », a-t-il dit.
AFP/VNA/CVN