Accueil POLITIQUE Suspension de trois partis politiques majeurs en Guinée, en pleine tension pré-référendaire
Le paysage politique guinéen est secoué par une décision radicale. Le gouvernement de transition a annoncé la suspension pour trois mois de trois formations politiques majeures : l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) et le Parti pour le Renouveau et le Progrès (PRP). Cet arrêté, signé par le ministre de l’Administration du territoire, Ibrahima Kalil Condé, est un coup dur pour les partis concernés, qui se retrouvent interdits d’activités, y compris la tenue de réunions et de manifestations.
Cette mesure, qualifiée de sanction pour « situation irrégulière », intervient dans un contexte de forte tension. Selon le ministère, ces partis n’auraient pas respecté les obligations de conformité exigées par la charte des partis politiques, et ce, malgré un délai de 45 jours qui leur avait été accordé.
La suspension de ces formations, dont l’UFDG de l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo et le RPG de l’ex-président Alpha Condé, soulève de vives interrogations. Elle coïncide avec l’annonce d’une mobilisation de l’opposition contre les autorités de transition, prévue à partir du 5 septembre. De plus, elle intervient quelques jours seulement avant la décision de la Cour suprême concernant le conflit entre l’UFDG et le ministère sur l’organisation de son congrès, attendue pour le 28 août.
Les conséquences de cette décision sont immédiates : le ministre a clairement précisé que toute violation de la suspension expose les responsables des partis à des sanctions.
Parallèlement à ces suspensions, les autorités ont également pris la décision de reporter l’ouverture de la campagne pour le référendum constitutionnel, initialement prévue pour le 24 août. Le début de la campagne est désormais fixé au 31 août, comme annoncé par un décret lu à la télévision publique.
Ces deux annonces, faites de manière soudaine, ont pris de court la classe politique et l’opinion publique guinéennes. Elles signalent une période de forte incertitude et de tensions croissantes, alors que le pays se dirige vers un référendum majeur pour son avenir institutionnel. La suspension des principales forces politiques du pays pourrait avoir des répercussions significatives sur le climat social et politique des prochaines sesemaines.
Minkailou Barry