La douleur est immense et insupportable. La mort est cruelle ! La vie est imprévisible .
M. Mamadouba Keïta s’est éteint ce lundi 19 août à Kolabounyi, dans son Boké natal.
Ancien censeur, ancien directeur des études, ancien professeur de français au collège Friguiagbé où il a fait une trentaine d’années pour la formation des enfants de ce beau village.
C’est son fils Bââ Keïta qui m’a donnée la funeste nouvelle ce lundi à 18 heures.
Je garde de cet homme le souvenir d’un professeur exigeant voire même parfois intransigeant dont la volonté de voir progresser ses élèves n’avait d’égal que son dévouement envers ces derniers.
Mais au-delà de la rigueur, M. Keïta était avant tout un passionné de la langue de Molière, alors, un enseignant qui savait transmettre la passion de sa discipline à ses élèves
Son départ a laissé un vide immense dans la vie de tous ceux qui ont eu la chance de croiser son chemin.
Les témoignages sont unanimes. M. Keïta apprécie le travail bien fait. Sa créativité, sa rigueur et son énergie font de lui un enseignant de très grande qualité. Un professeur emblématique, un enseignant dévoué et inspirant.
Un homme qui a su toucher tant de cœurs grâce à sa passion et son dévouement.
M. Keïta n’a pas seulement consacré sa carrière à l’enseignement, mais il a aussi exploré d’autres facettes administratives à Friguiagbé.
Dans le début des années 80, après la mort de Sékou Touré, il a été le secrétaire de feu, Maire Fodé Soumah ancien président de district de Friguiagbé.
Alors, qu’à l’époque, il y’avait peu d’intellectuels qui pouvaient tenir le secrétariat d’une institution locale en français où tout se disait en Sousou.
Mais aussi, il a été le directeur de la jeunesse de Friguiagbé.
De par la longévité de sa carrière professionnelle à Friguiagbé, M. Keïta, c’est aussi, celui qui a enseigné, encadré et éclairé nos oncles et tantes, nos grands frères et grandes sœurs, nos petits frères et petites sœurs voire nos fils à Friguiagbé.
M. Keïta est cet enseignant qui connaissait par cœur, tous les enfants et toutes les familles à Friguiagbé.
Il est de cette race d’enseignants qui savait jalousement gardé le contact avec ses anciens élèves.
Le mardi 13 août dernier, il y’a juste une semaine au moment où je fais ce témoignage, à 19 heures, mon téléphone crépite, c’est le nom de mon ancien professeur de français qui s’affiche sur mon écran.
Après les salutations d’usages, il me lance: » M. Barry, c’était juste pour prendre tes nouvelles et celles de ta famille. »
Il était inimaginable pour moi de savoir que cet entretien est notre dernière conversation sur Terre. Alors que l’homme ne se plaignait d’aucun mal.
M. Keïta, c’est aussi l’homme au sourire traditionnel, c’est l’éthique, c’est la loyauté, la sincérité dans l’amitié, la générosité… C’est un monument du savoir, un génie du verbe, une encyclopédie et un symbole d’une quête perpétuelle du savoir.
Cher professeur, ta famille, tes proches, tes collègues et tous ceux qui t’ont aimé sont là aujourd’hui à Kibola, la terre de tes ancêtres pour te rendre un dernier hommage.
Nous sommes là, réunis pour te dire au revoir. Pour te dire merci. Tu es parti avant nous et tu nous rappelles qu’ici-bas, notre vie est peu de chose.
Nos affectueuses pensées vont à sa femme Mme Keita, ses enfants, sa famille,ses anciens collaborateurs à Friguiagbé et tous ces milliers d’élèves qu’il a façonné pour l’intérêt de notre village et notre nation.
Le grand sacrifice est prévu le 6 octobre prochain à Boké, Kolabounyi.
Dors en paix et soit rassuré que ta lumière continuera à illuminer l’humanité et construire Friguiagbé, une localité pour laquelle tu avais un amour illimité.
Par ton ancien élève au milieu des années 90.
