La situation socio-politique en Guinée a suscité des réactions contrastées au niveau international. Vendredi 7 mars, le porte-parole du Quai d’Orsay a exprimé, lors d’une conférence de presse, les préoccupations de la France quant à la situation en Guinée.
Il a notamment insisté sur la nécessité d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel et a appelé à faire la lumière sur la disparition de leaders de la société civile tels que Foniké Menguè et Billo Bah. De plus, il a manifesté son inquiétude concernant l’enlèvement et les violences subies par l’activiste Abdoul Sakho, ainsi que la disparition du journaliste Habib Marouane Camara depuis le 3 décembre 2024.
En réponse à ces déclarations, le ministre des Affaires étrangères de la Guinée, Dr Morissanda Kouyaté, a vigoureusement réagi lors de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes, le samedi 8 mars 2025. Il a déclaré :
« Il y a certains qui, après avoir tout raté, se cachent derrière leurs téléphones et ordinateurs pour écrire que la France est mécontente de la Guinée. Mais la Guinée n’est que la Guinée. C’est un pays indépendant, digne et responsable. Personne n’est notre professeur, personne n’est notre maître d’école. Nous respectons le monde, nous travaillons avec le reste du monde, mais rien ne nous est dicté. »
Il a ensuite ajouté :
« Demandez à la France elle-même, elle vous dira qu’elle n’a jamais fait de telles demandes à la Guinée. Demandez à la CEDEAO, nous sommes en bons termes avec elle, et il n’y a aucune injonction sur notre pays. La Guinée mène ses affaires de façon normale, et nous en sommes fiers. »
Ces déclarations mettent en évidence les tensions diplomatiques entre la Guinée et la France concernant la situation socio-politique du pays. Le gouvernement guinéen affirme son indépendance et sa souveraineté, tandis que la France continue d’exprimer ses préoccupations quant au respect des droits de l’homme et à la nécessité d’un retour à l’ordre constitutionnel.
Sékou Sylla