Au-delà des discours et des diatribes… –

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Les 18 et 19 septembre 2023, se tient à New-York aux Etats-Unis d’Amérique, la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations unies. Au cœur des débats, les Objectifs de développement durable (ODD) dont l’agenda, enclenché en 2015, sera revisité à l’effet de lui impulser la dynamique nécessaire à leur réalisation à l’horizon 2030.

Un thème qui est d’autant plus d’actualité qu’à mi-parcours, ces objectifs sont aujourd’hui en grande difficulté du fait des crises multiples et multiformes qui affectent le monde, depuis la pandémie de Covid-19 jusqu’à la guerre en Ukraine en passant par l’aggravation de la crise climatique.

Toujours est-il qu’aujourd’hui, à en croire les chiffres, seulement 15% de ces ODD sont en bonne voie quand certains ne piétinent pas et que d’autres régressent. C’est dire la menace sérieuse d’échec qui plane sur ces objectifs de développement durable qui, au-delà de la réduction de la pauvreté et des inégalités dans le monde, visaient à accélérer la prospérité économique et le bien-être social dans un souci de protection des personnes et de l’environnement.

 

L’absence des autres dirigeants des cinq pays qui détiennent le droit de veto, ne manque pas d’interroger

 

Comment peut-il en être autrement quand on sait qu’en amont, l’investissement des grandes puissances pour la réussite de tels projets, n’est pas toujours à la hauteur des promesses de financements annoncés ? Comment peut-il encore en être autrement quand, en aval, les pays bénéficiaires de ces soutiens extérieurs ne brillent pas toujours par une gouvernance transparente et exemplaire dans la gestion des fonds alloués ?

Autant dire que cette rencontre de haut niveau de New-York, qui n’accueille pas moins de 145 chefs d’Etat et de gouvernement à la faveur de la 78ème AG de l’ONU, et dont l’objectif principal est de redresser la barre pour sauver ce qui peut encore l’être de ces ODD, ne pouvait pas mieux tomber. Et l’on espère que les uns et les autres ne manqueront pas l’occasion de se dire les quatre vérités les yeux dans les yeux.

Quoi qu’il en soit, l’importance de ce forum sur les Objectifs de développement durable, à la faveur de cette 78ème AG de l’ONU, n’est plus à démontrer pour un continent comme l’Afrique qui regroupe, en majorité, les nations les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète. Et cette année encore, le continent noir a marqué son intérêt pour la rencontre de New-York qui accueille de nombreuses délégations venues des quatre coins du monde, au moment où, à l’exception de l’hôte du sommet, l’Américain Joe Biden, l’absence des autres dirigeants des cinq pays qui détiennent le droit de veto, en l’occurrence la France, la Grande Bretagne, la Russie et la Chine, ne manque pas d’interroger.

Davantage pour le président français, Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, que pour le patron du Kremlin, Vladimir Poutine et le président chinois, Xi Jinping qui ne sont pas à leur premier rendez-vous manqué du genre. Mais qu’à cela ne tienne !

 

Il appartient à l’Afrique de trouver la voie de son propre développement

 

Entre discours et diatribes, cette 78ème session de l’Assemblée générale de l’ONU, ne manquera pas d’intérêt pour les participants dont certains trouveront l’occasion de faire le show à la tribune de l’organisation mondiale. Même s’il semble révolu, le temps des grands tribuns de la classe du Libyen Mouammar Kadhafi, du Burkinabè Thomas Sankara, qui, dans le sillage d’autres dirigeants de pays en développement comme le cubain Fidel Castro ou encore le Vénézuélien Hugo Chavez, ont marqué l’histoire de ces tribunes de l’ONU par des interventions qui resteront pour longtemps encore dans les annales de l’organisation mondiale.

Comme ce furent les cas des coup de gueule contre l’hégémonie des grandes puissances si ce ne sont des appels à un équilibre de l’ordre mondial.  Mais, au-delà des discours et des diatribes récurrents à la tribune de l’ONU, il appartient à l’Afrique de trouver la voie de son propre développement. Une situation qui appelle à un changement de paradigme dans la gouvernance, mais aussi dans les rapports des dirigeants africains au pouvoir dans un contexte de résurgence des coups d’Etat et de retour des régimes d’exception qui consacre le recul de la démocratie sur le continent noir.

En tout état de cause, entre luttes contre la pauvreté et la faim, pour une éducation de qualité, pour l’égalité entre les sexes, pour les questions de santé et de bien-être, d’eau et d’assainissement entre autres, les Objectifs de développement durable s’annoncent comme un défi majeur qui se veut un test grandeur nature de la solidarité internationale, et qui recommande de redoubler d’efforts à l’effet de trouver des solutions innovantes visant à changer la trajectoire négative actuelle de ces ODD.

Le Pays