Arrestation d’Aliou Bah : Une atteinte inquiétante aux droits et libertés en Guinée ( Opinion )

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En tant qu’acteur de la société civile, je tiens à exprimer ma profonde préoccupation suite à l’arrestation d’Aliou Bah, président du parti politique MoDeL, survenue le 26 décembre 2024. Ce geste, opéré à la frontière de Pamelap alors qu’il se rendait en Sierra Leone, marque une nouvelle étape dans l’escalade des restrictions sur les libertés fondamentales en Guinée.

 

Aliou Bah est connu pour son engagement pacifique et ses critiques constructives envers les autorités en place. Son interpellation, sans motif clairement justifié, constitue une violation des principes fondamentaux de l’État de droit. La confiscation de son téléphone et son transfert forcé à Conakry soulèvent des interrogations légitimes sur le respect des droits de l’opposant et des garanties constitutionnelles.

 

Un contexte politique alarmant

Cette arrestation intervient dans un climat politique déjà tendu. La transition militaire en cours, censée aboutir à des élections démocratiques, semble s’éloigner de ses objectifs initiaux. Les manifestations prévues par l’opposition pour janvier 2025 traduisent le mécontentement croissant d’une partie de la population face à la gestion actuelle de la transition.

 

Les récentes déclarations des Forces Vives de Guinée et de leaders politiques comme Cellou Dalein Diallo, qui condamnent unanimement cet acte, reflètent une inquiétude partagée : celle d’une dérive autoritaire qui pourrait compromettre les acquis démocratiques de notre pays.

 

Un appel à la raison et au dialogue

En tant que société civile, notre rôle est de rappeler que la démocratie repose sur le respect des droits humains, la liberté d’expression et le pluralisme politique. Nous exhortons les autorités guinéennes à :

1. Libérer immédiatement et sans condition Aliou Bah.

2. Garantir la sécurité et les droits fondamentaux de tous les citoyens, quelle que soit leur appartenance politique.

3. S’engager dans un dialogue inclusif avec toutes les forces vives de la nation pour apaiser les tensions.

 

La société civile comme vigie démocratique

Nous devons rester vigilants et mobilisés face à ces dérives. La société civile joue un rôle crucial dans la défense des libertés et la promotion d’un climat de paix et de justice. Ce combat est celui de tous les Guinéens, au-delà des clivages politiques, pour un avenir démocratique et prospère.

 

Je lance un appel solennel à la communauté internationale, aux organisations de défense des droits de l’homme et à tous les acteurs de la transition pour qu’ils agissent en faveur de la préservation des libertés en Guinée. Le silence face à de telles injustices ne ferait qu’encourager davantage d’abus.

 

La Guinée mérite mieux. Elle mérite une démocratie forte, des institutions respectées et un peuple uni dans sa diversité. L’arrestation d’Aliou Bah ne doit pas devenir un précédent, mais un rappel de l’urgence d’agir pour la justice et l’équité.

 

Mamadou Diouldé Sow

Coordinateur Préfectoral de la Maison des Associations et ONG de Guinée MAOG-Pita