Déguerpissement inattendu au complexe Belvédère en plein Festival de Lafidi

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Dans le cadre de sa campagne de récupération des domaines de l’État, le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat a procédé, ce dimanche 16 février 2025, au déguerpissement du complexe Belvédère, situé à Dixinn-Port 2, dans la commune de Dixinn. Cette opération, survenue en pleine célébration du Festival de Lafidi, a pris de court les organisateurs et les participants.

M. Mohamed Kalé, commissaire général du Festival de Lafidi, a exprimé sa surprise : « Nous comptions clôturer notre festival en apothéose, avec l’objectif de valoriser le Lafidi en tant que patrimoine national et universel de l’UNESCO, et de rendre hommage à nos femmes, nos mamans, trop souvent oubliées dans ce pays. » Il a ajouté : « Hier, les autorités nous ont rendu visite et nous ont enjoints de quitter les lieux dans les 72 heures, allant jusqu’à marquer d’une croix rouge le site du festival. Ce matin, à l’aube, nous avons été sommés d’évacuer les lieux sans délai. »

Malgré cette situation, M. Kalé a fait preuve de compréhension : « Nous avons rassemblé nos équipements et notre logistique pour faciliter le travail de l’État. Nous profitons de cette occasion pour annoncer la fin de la deuxième édition du Festival de Lafidi. Nous ne pourrons malheureusement pas tenir la quatrième journée, qui devait être consacrée à la grande célébration de clôture. »

Interrogé sur l’impact de ce déguerpissement, M. Kalé a déclaré : « Il est encore trop tôt pour dresser un bilan global des investissements, mais ils sont considérables. »

Mme M’mafoudia Fofana, vendeuse de Lafidi, a quant à elle exprimé son mécontentement : « Les autorités sont venues hier après-midi pour marquer les lieux et nous accorder un délai de 72 heures, soit jusqu’au mardi 18 février. Mais ce matin, à 6 heures, les agents de sécurité nous ont ordonné d’évacuer les lieux sur-le-champ. »

Elle a précisé : « Nous avons investi entre 1 300 000 et 1 800 000 GNF pour les stands, et nos dépenses personnelles s’élèvent à environ trois millions de GNF par personne. Au total, nous étions 30 exposants. »

Mme Fofana a lancé un appel aux autorités : « Nous avons beaucoup souffert. Nos maris sont sans emploi et nous devons subvenir aux besoins de nos familles. Nous vous en prions, venez en aide à ces femmes. »

Pour rappel, cette deuxième édition du Festival de Lafidi, placée sous le haut patronage de Dr Diaka Sidibé, ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, avait pour objectif de rendre hommage à la chanteuse Oumou Dioubaté (Dame Chic-Choc) et à l’icône M’mah Lafidi.

Avec agp