L’ambiance était électrique ce samedi à Mamou lors d’un rassemblement vibrant de soutien au président de la transition, le général Mamadi Doumbouya. Mais au-delà des chants et des slogans, c’est une intervention particulièrement acide du ministre secrétaire général de la présidence, le général Amara Camara, qui a retenu toute l’attention. Sans jamais prononcer le nom de Cellou Dalein Diallo, le patron de l’UFDG, le général Camara a décoché des flèches empoisonnées sur fond de « récente affaire d’images choquantes« .
« En tant que leaders, on ne peut pas se permettre n’importe quoi, hein ! La boussole, c’est la responsabilité », a tonné le général Camara, visiblement remonté. Et de marteler, dans la droite ligne du « chemin tracé » par le général Doumbouya : « Quand on se trompe, on assume et on corrige ! Pas question de faire l’autruche ! Ça vaut pour tout le monde, les pontes de la politique inclus. Faut avoir le sens des responsabilités, que diable ! »
Le porte-voix du chef de l’État n’a pas mâché ses mots, insistant sur le fait qu' »être un vrai chef, c’est montrer la bonne direction, même si ça nous coûte, et surtout, c’est encaisser quand on fait une bourde. Les critiques, c’est normal, ça nous rappelle qu’on doit des comptes au peuple et à notre propre conscience. »
Puis, la charge, à peine voilée : « Ces images qui ont fait le tour du pays il n’y a pas si longtemps… Certains vont nous dire ‘oh, c’est la vie privée !’. Bon, d’accord. Mais faut quand même se dire que nos frasques peuvent aussi traumatiser nos proches, non ? »
Le général Camara, visiblement indigné, a balayé d’un revers de main la thèse de l’intelligence artificielle : « Gérer ça en douce, pendant que d’autres nous racontent des salades d’IA… Non mais allo quoi ! C’est inadmissible, révoltant, choquant ! »
Et d’applaudir ceux qui ont pris leurs distances : « Ceux qui ont eu la décence de se désolidariser face à ce spectacle, je dis bravo ! C’est ça, l’éveil des consciences ! On est à un tournant, l’honneur et la dignité doivent reprendre le dessus sur la copinerie. »
Le ministre secrétaire général a ensuite élargi son propos, visant les alliances politiques actuelles qu’il présente comme le fruit de ceux qui ont « fait l’opposition et contribué à la perte de tant de vies innocentes ». Selon lui, ces individus auraient agi par « égoïsme », oubliant les victimes passées.
« Peuple de Guinée, ouvrez les yeux ! Il est de notre devoir d’honorer la mémoire de ceux qui ont souffert en veillant à ce que leur combat ne soit pas vain. Bâtissons ensemble un avenir basé sur l’intégrité, où chaque acte et chaque parole ont un sens. Ensemble, faisons triompher la dignité et l’honnêteté ! », a conclu le général Camara, laissant derrière lui un parfum de règlement de comptes à peine dissimulé. L’ambiance à Mamou était peut-être au soutien, mais le discours du général Camara avait clairement des cibles bien précises en dehors de la préfecture.
Karamoko Diallo, Mamou
