Nos rues ou avenues ne doivent plus porter les noms de ces « criminels »

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Pour Charles De Gaulle, mort le 9 novembre 1970, de nombreux Français auront une pensée aujourd’hui parce qu’ils le considèrent comme un héros, parce qu’ils n’ont pas oublié le 18 juin 1940 quand il appela, à partir de Londres, ses compatriotes à résister à l’occupation de la France par l’Allemagne nazie. Peut-être ses proches et les Gaullistes autoproclamés se rendront-ils à Colombey-les-deux-églises pour se recueillir sur sa tombe.

 

Les Africains, eux, ne feront rien pour le général de Gaulle. Mon souhait est qu’ils commencent à débaptiser, comme l’a fait récemment le brave et digne peuple burkinabè, les rues, avenues ou boulevards qui portent encore son nom.

Pourquoi ? Parce que le fondateur de la Cinquième République a fait trop de mal à l’Afrique francophone. En effet, le franc CFA qui a été créé en 1945, qui est une copie de la monnaie nazie et qui enrichit outrageusement la France, le traité de coopération et de défense de 1961 qui est la continuation de la colonisation par d’autres moyens et qui permettait à la France de disposer ad vitam aeternam de nos ressources naturelles, l’asphyxie et la déstabilisation de la Guinée qui avait osé dire non en 1958 à la communauté franco-africaine, le soutien au général Ojukwu pendant la guerre du Biafra (1967-1970) parce que la France chassée de l’Algérie, voulait exploiter le pétrole de cette partie du Nigeria, l’assassinat des nationalistes camerounais de l’Union des populations du Cameroun (UPC) qui réclamaient la vraie indépendance, l’installation et le maintien des bases militaires françaises dans certains pays africains alors que lui, de Gaulle, avait demandé et obtenu que les soldats américains rentrent chez eux après la libération de la France, il est l’auteur de tous ces crimes.

Ceux et celles qui ont combattu le système mis en place par le général de Gaulle et Jacques Foccart pour appauvrir et dominer les Africains sont nos seuls héros et héroïnes.

 

J’ai été à la fois ému et ravi quand le capitaine Ibrahim Traoré a longuement parlé de l’un d’entre eux, l’Ivoirien Victor Biaka Boda, à la jeunesse africaine venue à Ouagadougou pour échanger avec lui. Biaka Boda a été volontairement oublié. Jamais il ne fut honoré alors qu’il paya le plus lourd tribut à la lutte émancipatrice. Ce n’est pas juste.

Lui et d’autres héros, je remercie l’Éternel de m’avoir donné la force de leur consacrer, cette année, un ouvrage en français et en anglais.

 

 

Nos camps militaires, rues, avenues et boulevards ne doivent plus porter les noms de Leclerc, Faidherbe, Angoulvant, Francois Clozel [photo], Gallieni, Brazza, Mitterrand, Giscard… À un moment donné, il faut arrêter l’aliénation et la stupidité.

La rédaction de connectionivoirienne.com