Conakry s’est réveillée sous le choc d’une révélation qui défie l’entendement et bafoue tout ce qui reste de sacré dans notre société. Le cimetière de Boulbinet, ce lieu de repos éternel où reposent nos ancêtres, nos proches disparus, ce sanctuaire de paix et de recueillement vénéré par des générations entières de Guinéens, a été transformé en vulgaire entrepôt pour le commerce de la drogue.
Comment peut-on accepter qu’une telle profanation ait pu voir le jour ? Comment tolérer qu’au milieu des tombes de nos défunts, dans l’ombre de leurs dernières demeures, des individus sans foi ni loi aient osé installer leur commerce maudit ?
L’opération menée par les Services Spéciaux et de la Lutte contre le Crime Organisé a mis au jour une réalité d’une gravité inouïe : des quantités importantes de « kush » et de chanvre indien étaient stockées dans une chambrette au cœur même de cet espace funéraire.
Cette découverte, fruit de renseignements anonymes et d’une intervention discrète mais déterminée des forces de l’ordre, dépasse l’entendement. Que des trafiquants aient choisi de souiller un lieu aussi saint, de piétiner la mémoire de nos morts pour écouler leur poison, voilà qui illustre à quel point le mal a gangrené notre société.
Les sachets de cette drogue synthétique dévastatrice, ce « kush » qui détruit déjà tant de nos jeunes, côtoyaient les sépultures dans une promiscuité révoltante.
Le gardien du cimetière, Kerfala Bangoura, a été interpellé et conduit au siège des services spéciaux à Manquepas. Que cet homme, censé veiller sur la paix des âmes, ait pu tremper dans pareil trafic, voilà qui ajoute l’amertume à l’indignation.
Car si même les gardiens de nos lieux sacrés se transforment en complices du mal, que reste-t-il de nos valeurs ?
Cette affaire révoltante témoigne cependant de la détermination sans faille du Commissaire Principal Mohamed Lamine Simakan, Secrétaire Général à la Présidence chargé des Services Spéciaux et de la Lutte contre le Crime Organisé.
Face à cette profanation inadmissible, le responsable des services spéciaux a réaffirmé sa volonté inflexible de traquer sans répit tous les réseaux de distribution de cette drogue maudite.
Son engagement dans « l’opération Épervier Zéro Kush 2025-2026 », qui s’étendra prochainement de Kaloum aux autres communes de Conakry, prouve que cette lutte ne souffre aucun compromis.
Il était temps qu’une réaction ferme vienne répondre à cette escalade inacceptable. Car enfin, jusqu’où devrons-nous laisser ces marchands de mort étendre leur emprise ?
Après avoir envahi nos quartiers, nos écoles, nos lieux de loisirs, voilà qu’ils s’attaquent désormais à nos cimetières, violant ainsi le dernier rempart de notre dignité collective.
L’opinion publique guinéenne, légitimement révoltée par cette découverte, exige aujourd’hui des autorités une action impitoyable. Plus jamais de telles profanations ne doivent ternir la mémoire de nos disparus.
Plus jamais nos lieux sacrés ne doivent servir de refuge aux trafiquants. La paix de Boulbinet, comme celle de tous nos cimetières, doit être restaurée et protégée avec la plus grande fermeté.
Cette affaire marque un tournant. Elle révèle l’ampleur du fléau qui ronge notre société, mais aussi la détermination des autorités à mener ce combat jusqu’au bout. Car il y va de notre honneur collectif, de notre respect pour les morts, et de l’avenir de notre jeunesse que ces prédateurs tentent de détruire jour après jour.
Sekou Sylla