Vers l’orpaillage mécanisé en Guinée : une mafia à la faveur d’un groupe nanti au détriment de l’Etat

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Au Ministère des Mines et de la Géologie, des velléités sont en cours pour créer une nouvelle forme d’orpaillage qui n’existe pas dans le code minier guinéen.

 

Déjà, une équipe dudit Département séjourne à Siguiri, depuis le vendredi 10 janvier 2024 jusqu’à l’heure où nous publions cet article, pour préparer le lancement de cette nouvelle forme d’exploitation artisanale de l’Or, appelée, orpaillage mécanisé.

 

Mais sur le terrain, une grande confusion se dégage par rapport à la réglementation de celui-ci. Un groupe de cadres proches du Ministre des Mines et de la Géologie Bouna SYLLA, veut mordicus l’instaurer, pendant que les techniciens de la filière le désapprouvent.

 

Selon ces techniciens, c’est une pratique qui ne va rien apporter à l’Etat. Et l’autre problème majeur dans cette affaire, est que la majorité des orpailleurs n’ont pas suffisamment de moyens financiers pour supporter les conditions d’acquisition des parcelles destinées à cette exploitation mécanisée.

 

Il se trouve que c’est une manœuvre mise en place au profit du groupe nantis qui prend en otage le domaine de l’orpaillage sur toute l’étendueduterritoire national.

 

Le code minier guinéen de 2011 amandé en 2013 qui est en vigueur, définit ou reconnait trois types d’exploitation. A savoir :

 

–Exploitation artisanale : toute exploitation dont les activités consistent à extraire et concentrer des substances minières et à récupérer les produits marchants par des méthodes et procédés manuels et traditionnels.

 

–Exploitation industrielle : toute exploitation dont les activités consistent à extraire et concentrer des substances minières et à récupérer les produits marchants par des méthodes et procédés modernes et mécanisés.

 

–Exploitation semi-industrielle : toute exploitation minière de petite taille, permanente, fondée sur la justification de l’existence d’un gisement, utilisant selon les règles de l’art, des procédés semi-industriels et dont la production annuelle en régime de croisière n’excède pas un certain tonnage du produit commercialisable(minerai concentré ou métal)fixé par substance et par réglementation minière.

 

Cependant, au Ministère des Mines et de la Géologie, certains cadres à la solde du groupe nanti des orpailleurs, se sont mis en complicité pour faire éclater en deux, l’orpaillage. Ils ont fait, l’orpaillage des nantis et l’orpaillage des pauvres. Sur aucune base légale, ils ont fabriqué sur papier l’exploitation mécanisée qu’ils veulent imposer sur le terrain, en plus de l’exploitation artisanale, tout court, qui est reconnue dans le code minier.

 

Les conséquences de cette manigance vont causer un grand préjudice économique à l’Etat. Beaucoup d’investisseurs pourront se désintéresser de la recherche des permis d’exploitation semi-industrielle et se tourneront vers cette exploitions mécanisé de l’orpaillage qui ne prévoit pas de redevance à payer à l’Etat. Tout est fait au grand bénéfice de l’exploitant.

 

Consternant les moyens mécaniques à utiliser pour l’extraction de l’or, aucune taxe n’est établie à cet effet. Au-delà de cette perte, la probabilité est forte qu’il aura l’utilisation à outrance des machines. Les orpailleurs sont organisés en groupement. Chaque groupement pourra se trouver sa machine. Donc il est évident que les machines pullulent partout dans les zones aurifères. S’il y a 300 groupements, il aura donc le même nombre de machine qui va se retrouver sur le terrain. Ce qui n’est pas sans risque de destruction environnemental.

 

Le prix fixé pour l’octroi des parcelles de cet orpaillage mécanisé est taillé sur mesure. Une parcelle à 56 millions de franc guinéen. Les dépenses de ce montant sont reparties comme suit :

 

-10 millions GNF pour le frais de parcelle;

 

-10milliosn GNF concerneront le traitement du dossier au niveau du cadastre;

 

-25 millions GNF à verser au compte de la restauration de l’environnement et 1 million GNF pour le coût d’enregistrement du dossier.

 

La plupart des orpailleurs n’ont pas cet argent et il n’y a aucune banque qui pourrait prendre des garanties pour les accompagner dans leurs activités. Ce qui démontre que l’orpaillage mécanisé, est sciemment conçu pour les nantis qui viendront se faire de l’argent sans aucun intérêt pour l’Etat. Parce qu’ils n’auront qu’à payer ces 56 millions GNF dans les caisses publiques. Et puis, les parcelles sont mises à leur disposition. Tout l’or qu’ils y trouveront est pour eux, sans aucune part de l’Etat.

 

Les machines qui travailleront sur les parcelles,pourront ouvrir des voies aux cadres de l’Administration minière, le parrainage de ces engins ,en contrepartie des billets de banque pour ces cadres, sans faire rien gagner à l’Etat.

 

Au regard de tout ce qui vient d’être énuméré , il est clairement établi que l’exploitation artisanale mécanisée de l’or, est orchestrée pour enrichir des individus au détriment de l’Etat.

Source:  presseinvestigation.com