Le week-end dernier, lors d’un meeting organisé à Kankan, ville natale du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, les appels en faveur de son maintien au pouvoir se sont multipliés. Le porte-parole de la présidence a notamment déclaré que la candidature du général était une évidence.
Plusieurs ministres, dont Fana Soumah (Communication), Moussa Moïse Sylla (Culture), Mory Condé (Urbanisme) et Morissanda Kouyaté (Affaires étrangères), ont participé à cette marche de l’unité et de la paix, vêtus de tee-shirts et casquettes à l’effigie du militaire.
Le général Amara Camara, secrétaire général et porte-parole de la présidence, a déclaré à la foule qu’« il est évident que la candidature du président Mamadi Doumbouya est la seule alternative pour garantir le rassemblement des Guinéens et l’élan du développement. Si votre souhait est sa candidature, alors vous êtes les seuls décideurs, et il vous écoutera. »
Ces soutiens se renforcent, mais ils se manifestent essentiellement lors d’événements politiques directement pilotés par les autorités.
Pourtant, le chef de l’État avait inscrit dans sa propre charte de transition que ni lui ni aucun citoyen ayant participé à ce pouvoir provisoire n’auront le droit de concourir au moindre scrutin. De plus, aucune date pour le référendum constitutionnel et pour le retour à l’ordre civil n’est fixée.
Dans son discours du Nouvel An, le chef de la junte du CNRD avait présenté 2025 comme « une année cruciale » pour la fin de la transition. Trois mois auparavant devant l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), c’est le ministre des Affaires étrangères qui affirmait que « toutes les élections se tiendront en Guinée cette année ».
Mais la semaine passée, le porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo annonçait que cela serait impossible, notamment pour des raisons logistiques.
Le maintien du général Doumbouya au pouvoir semble de plus en plus probable, malgré les engagements pris par le CNRD de rendre le pouvoir aux civils. Le flou sur le calendrier de la transition et les appels en faveur de la candidature du général Doumbouya sont autant de signes qui inquiètent quant à l’avenir de la Guinée.
Kabinét Kourouma