Dans la perception d’une transition , les hommes ne partagent pas le même avis. Certains pensent que la transition doit être longue, tandis que d’autres estiment qu’elle doit être courte. Le débat est loin de trouver son épilogue. Selon les observateurs , une transition est un processus rapide au cours du quel des actions sont posées pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. C’est en tout cas la vocation d’une transition qui se veut inclusive et pacifique.
La crédibilité d’une transition réside dans sa capacité à prendre en compte l’avis de tous les acteurs politiques et sociaux du pays. C’est pourquoi, elle doit être inclusive à toutes les étapes du processus. Chaque acteur politique ou social est libre de proposer ses idées autour de la table du dialogue. C’est dans le dialogue qu’on peut tirer le meilleur de chacun.
Le dialogue doit être au centre de toutes les préoccupations afin de trouver un consensus dans l’intérêt de la démocratie et du pays. Le chemin du dialogue est indispensable pour résoudre la crise et éviter le langage de la confrontation . C’est par le dialogue franc et sincère que les acteurs politiques peuvent aplanir leurs divergences, et non par la violence.
Dans une transition, on impose pas mais on dialogue pour trouver un consensus . Si la junte utilise la force pour imposer sa vision, les acteurs politiques prendront position vis à vis d’elle afin d’exiger la prise en compte de leurs préoccupations. Lorsque qu’une transition s’efforce à diriger de manière solitaire sans les acteurs politiques et sociaux , cela va conduire à la rupture et à la confrontation.
Quelle que soit sa forme, une transition est essentiellement faite pour les acteurs politiques et non pour les militaires. Ce sont les acteurs politiques qui doivent discuter de la conduite de la transition et non des personnes qui sont à la quête d’une légitimité politique.
C’est pourquoi, la junte guinéenne aurait eu l’intelligence et la capacité de discernement pour faire la différence entre ces acteurs pour la réussite de sa mission. La réussite d’une transition dépend de la méthode et de la qualité des acteurs qui sont autour de la table. Le refus du dialogue est source de problèmes et de tensions inutiles. C’est le refus du dialogue qui peut aussi engendrer la violence et le repli sur soi.
Aujourd’hui, ces multiples crises que traverse la Guinée sont préjudiciables au manque de concertation et l »arrogance de certains acteurs. Dans une période de transition, la junte doit éviter d’engager des réformes structurelles. La période de transition n’est pas propice pour mettre en œuvre une réforme structurelle.
La junte militaire n’a pas le temps et la légitimité de réaliser ces réformes. C’est pour cette raison, la junte n’a pas vocation pour diriger mais de poser des bases solides pour le futur gouvernement civile. La junte n’a pas vocation à développer le pays, mais de doter le pays d’un fichier électoral performant pour l’organisation des élections crédibles.
La finalité d’une transition est essentiellement électorale et non économique ou sociale. Malheureusement, en Guinée, le mot transition est galvaudé car il ne respecte aucune des vertus de la démocratie et de l’état de droit.
En principe, les militaires doivent travailler pour le pays et non pour eux -même. ils devraient respecter leurs engagements pour sortir le pays cette longue crise politique, économique et sociale.
Quand une transition dure , elle devient une menace à la stabilité et à l’espérance démocratique .Cette transition est fragile et par conséquent, elle attire tous les inconnus toxiques et nuisibles à sa réussite.
La démagogie ambiante s’érige en mode de gouvernance pour justifier et encourager la confiscation du pouvoir. J’ai l’impression que les tam tam et les balafons ont pris le pris le dessus sur l’action politique. Les responsables sont presque évalués sur le nombre d’événements organisés pour chanter les louanges du chef que des réforme engagées pour les citoyens.
Malheureusement , la transition a attiré des inconnus qui ont réussi à détourner le président de la transition de sa mission historique qui est d’organiser des élections crédibles pour léguer une nation de paix, unie et démocratique au futur président de la République. Le Général président doit reprendre les manettes pour repositionner la transition afin de rentrer dignement dans l’histoire par la grande porte.
