GUINÉE : Pourquoi le Recensement Général de la Population est un Échec ? 66 ans d’indépendance : un bilan mitigé( Par Papa Atigou Bah )

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Depuis son indépendance en 1958, la Guinée a manqué de bâtir des institutions solides et inclusives. Les élections, souvent opaques, mettent en lumière les défis structurels des ÉÉtats nations ’Afrique de l’Ouest, où la gouvernance reste marquée par des pratiques autocratiques et des rivalités claniques.

L’engagement de Mamady Doumbouyah : promesses et réalités

 

Le Général Mamady Doumbouyah, arrivé au pouvoir à la suite du coup d’État de septembre 2021, avait promis un recensement général de la population comme préalable à des élections transparentes en décembre 2024.

Cependant, cet engagement a rapidement été rattrapé par les travers du système politique guinéen : clientélisme, corruption, népotisme et communautarisme, hérités de décennies de mauvaise gouvernance.

Malgré la ferveur populaire initiale, le régime de Doumbouyah s’est renforcé autour de ses proches et alliés, consolidant un pouvoir autoritaire où l’opposition est réprimée.

Depuis son indépendance, la Guinée, avec une population estimée à 12 millions d’habitants, n’a effectué que deux recensements : le premier en 1983 sous le régime d’Ahmed Sékou Touré et le second en 1996 sous celui de Lansana Conté. Ces démarches, largement impulsées par des pressions internationales, répondaient davantage à des exigences extérieures qu’à une véritable volonté politique de les exploiter pour une planification nationale efficace.

Cette population, présente tant en Guinée qu’à l’étranger et ayant sans doute considérablement augmenté, mérite aujourd’hui, comme cela se pratique ailleurs dans le monde, un recensement sérieux et objectif pour établir avec précision la population réelle de la République de Guinée au 21ᵉ siècle.

Les enjeux d’un recensement fiable et apolitique

Le recensement est un outil crucial pour :

1. Répartir équitablement les ressources et projets de développement.

2. Planifier infrastructures et services publics.

3. Soutenir la décentralisation et la gouvernance locale.

4. Offrir des données fiables aux chercheurs et investisseurs.

En Guinée, ces objectifs sont détournés à des fins politiques, réduisant l’impact de cet outil fondamental pour le développement socio-économique.

Des défis hérités et persistants

 

La Guinée, marquée par des décennies de gouvernance autocratique, n’a pas su instaurer un État moderne. Les divisions ethniques et régionales alimentent une politique clanique où les intérêts personnels priment sur le bien commun. Ce repli identitaire freine l’émergence d’une véritable nation unie.

Le rôle du Congrès des Patriotes de Guinée (COPAG)

 

Le COPAG appelle à une dépolitisation complète du processus de recensement. Il dénonce l’instrumentalisation du recensement par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et ses alliés, qui conditionnent le retour à l’ordre constitutionnel à ce processus.

Le COPAG exige la mise en place d’un gouvernement d’union nationale en 2025 pour superviser un recensement neutre et organiser des élections libres, marquant ainsi un tournant vers une Guinée libre, unie et prospère.

Conclusion : un appel à l’action

Pour sortir de l’impasse, la Guinée doit adopter une approche inclusive et transparente, où le

recensement devient un outil au service du développement et non un levier de pouvoir.

Le peuple guinéen est invité à s’unir pour construire une société équitable et respectueuse des droits de chacun.

Vive la Guinée libre et prospère !

Vive le Congrès des Patriotes de Guinée !

Papa Attigou Bah

Leader du Congrès des Patriotes de Guinée