À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai, Cellou Dalein Diallo, figure politique guinéenne, a exprimé sa profonde inquiétude face à la situation alarmante de la presse en Guinée. Ses déclarations interviennent alors que le pays a chuté de 25 places dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).
« En Guinée, les journalistes n’ont pas le cœur à la fête, confrontés depuis un moment aux pires années de leur vie professionnelle, » a déclaré Diallo, soulignant l’impact dévastateur des récentes actions du gouvernement sur le secteur médiatique.
Diallo a dénoncé avec véhémence le « musellement de la presse, le harcèlement et les enlèvements de journalistes, les coupures d’internet, le démantèlement des équipements des radios et télévisions, le retrait des bouquets de diffusion, » qu’il attribue à une stratégie délibérée de la junte pour étouffer toute voix dissidente.
Il a particulièrement critiqué l’instrumentalisation des tribunaux et de la Haute Autorité de la Communication (HAC), qui, selon lui, sont devenus des outils de répression contre les journalistes et les médias indépendants. La fermeture de médias influents tels que Espace TV, Djoma FM et FIM FM, entraînant la perte d’un millier d’emplois, a été pointée du doigt comme un exemple flagrant de cette répression.
« Ces pratiques liberticides ne relèvent pas du hasard, mais s’inscrivent dans un vaste programme ouvertement assumé par la junte de faire taire toutes les voix dissonantes dans la perspective de confisquer le pouvoir, » a-t-il affirmé.
Diallo a lancé un appel vibrant aux journalistes, aux défenseurs de la liberté de la presse et à tous les citoyens attachés à la liberté d’expression pour qu’ils sortent de leur silence et exigent la réouverture des médias fermés. Il a également insisté sur la nécessité de respecter l’indépendance de la presse, soulignant que ce combat est essentiel pour la vitalité de la démocratie et le bon fonctionnement de l’État de droit.
« Nous ne devons pas plier devant la dictature ni nous résigner à la confiscation de nos droits et libertés, » a-t-il conclu, s’engageant à s’associer pleinement à cette lutte.
Minkailou Barry